En grève depuis ce mardi 16 janvier, les salariés d'Air Liquide avaient rendez-vous avec leur direction mercredi matin. Alors que le groupe va vendre à Safran une partie de ses activités "aéronautique et défense", les employés regrettent un manque de reconnaissance de l'entreprise et déplorent la baisse de leur pouvoir d'achat.
Encore un jour de grève pour les salariés d'Air Liquide à Sassenage, en Isère. Le groupe international va se séparer de l'une de ses structures, qui jouxte son usine iséroise : un site spécialisé dans l’aéronautique civile et militaire, revendu à l'équipementier Safran. "2023 a été une super année : on nous a fixé des objectifs et ils ont tous été atteints, relate Fabien Aeschlimann, venu manifester. Air Liquide aurait pu nous remercier et leur seule réponse a été de nous dire : au mois de mars, vous aurez un nouvel employeur."
Au 1ᵉʳ mars, l'industriel deviendra le nouveau responsable de ces 220 salariés, avec comme seule compensation une prime de bienvenue de 1 000 euros bruts… Finis les avantages sociaux ou les primes d’ancienneté.
Pas d'augmentation de la prime de départ ou d'arrivée
“Nous [...] attendions une reconnaissance du groupe Air Liquide pour lequel nous nous sommes investis, pour certains depuis plusieurs décennies”, regrettent les salariés dans un communiqué. Réunis à l’appel des organisations syndicales, les manifestants CFDT, CGT et CFE-CGC avaient rendez-vous ce mercredi 17 janvier avec la direction du groupe.
Mais à la sortie des négociations, c’est le coup de massue. "Cette réunion n’a rien donné : c'est un échec de négociation sociale. Ils ont répondu à la négative à toutes les revendications qu’on leur avait transmises. À savoir une augmentation de la prime de départ ou d’arrivée, non négociable", explique Hélène Trouvé, affiliée à la CFDT.
Les travailleurs d’Air Liquide demandaient une prime de 5 000 euros, ainsi que 300 euros par année d’ancienneté au sein du groupe, et le paiement des journées de grève liées à ces revendications. "Et une démonstration de respect de la part de la direction, avec laquelle il y a eu des difficultés de communication les six derniers mois", ajoute la syndicaliste.
"60 % des effectifs en grève"
"Ils n'ont pas eu la moindre reconnaissance. Lorsqu'on leur a demandé pourquoi ils nous ont reçus, ils ont répondu que c'était parce qu'ils sont polis, crache Manon Batiat, élue CGT. Ils nient que nous sommes 60 % des effectifs en grève."
La direction estime, dans un communiqué, que le projet annoncé en juin 2023 se poursuit selon le planning prévu, et que cette cession n’aura pas d’impact sur l’emploi des collaborateurs concernés. "On va transmettre le retour de la direction aux collaborateurs, puis les sonder pour savoir quelles étapes ils souhaitent mettre en place à la suite de cet entretien", souffle Hélène Trouvé, affiliée à la CFDT.