En raison de l'épidémie de Coronavirus, les agriculteurs du département de l'Isère craignent de manquer de main-d'oeuvre. Ils recherchent des travailleurs, avec ou sans qualifications.
"D'habitude, il y a beaucoup de main d'œuvre étrangère", explique Christian Olles, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de l'Isère. En raison de l'épidémie de coronavirus, les travailleurs étrangers venant de l'extérieur de l'Europe ne peuvent plus se rendre dans l'espace Schengen, nombre d'entre eux venaient habituellement du Maghreb. Le monde de l'agriculture est donc en manque de bras. D'autre part, les agriculteurs risquent d'être touchés au même titre que le reste de la population, par le coronavirus. Il faut donc anticiper les éventuels remplacements. "Sinon, les productions vont rester dans les champs et seront perdus", explique le président de la FDSEA de l'Isère.
Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a lancé hier, mardi 24 mars un appel à "l’armée de l’ombre des hommes et des femmes" qui n’ont plus d’activité en raison de la crise sanitaire actuelle, "à rejoindre la grande armée de l’agriculture française." À ce titre, une plateforme intitulée "Des bras pour nos assiettes" a été mise en place au niveau nationale pour permettre aux citoyens disponibles de s'inscrire. Ils rentrent notamment des informations concernant leurs éventuelles qualifications et leur localisation. Le but étant bien évidemment de limiter les déplacements.
Recenser les disponibilités
Les recruteurs recherchent en particuliers des salariés pour la récolte, principalement de fraises et d'asperges. Mais, ils pourraient également avoir besoin de personnes qualifiées, comme des agriculteurs à la retraite : conduire un tracteur ou traire les vaches ne s'improvise pas."Pour l'instant on est plutôt épargnés par le virus, admet Christian Olles. Mais le dispositif vise à anticiper le problème. On a besoin de repérer les gens qui sont disponibles sur le territoire."