Coronavirus : deux Isérois fabriquent des masques bénévolement à partir d'anciennes tenues de ski

Dans le village d'Huez (Isère), la solidarité se met en marche face à l'épidémie de coronavirus. Deux habitants confectionnent bénévolement des masques en tissu à partir d'anciennes tenues de ski données par l'ESF.

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Il y a quelques semaines, Françoise Berthet dévalait encore les pistes de l'Alpe d'Huez. Aujourd'hui, la monitrice de ski regarde les pentes blanches "qui (lui) tendent les bras" depuis son balcon rempli de tenues de sport d'hiver. Pour autant, pas question de les enfiler pour profiter de la neige, plutôt de les recycler.

"Tant qu'il y aura des besoin, on continuera", témoigne l'Iséroise qui, pour se consoler d'une fin de saison anticipée, s'est mise à fabriquer des masques à partir d'anciens habits de ski. Françoise Berthet a monté son atelier de fabrication dès le début du confinement pour supporter des restrictions "un petit peu difficiles à vivre" pour cette habituée des grands espaces.

 

Confections à plein régime


Il s'agissait de se rendre utile en pleine crise sanitaire du coronavirus (Covid-19). Et quand sa voisine, diététicienne au CHU Grenoble-Alpes, lui a fait passer un patron pour fabriquer des masques en tissu, la machine était lancée. Avec l'aide d'un voisin, elle a commencé à confectionner ces protections "d'abord pour les infirmières, puis pour ceux qui travaillent dans des secteurs essentiels". Alors que les masques sont rapidement venus à manquer, notamment pour les personnels soignants, l'initiative a été très bien accueillie.

Puis l'atelier a pris de l'ampleur. "Rapidement, on a commencé à manquer de matière première. Alors j'ai ouvert mon blouson, je ne sais pas pourquoi, et j'ai vu qu'il y avait de la ouate qui est essentielle pour fabriquer les masques", se rappelle la monitrice.
 
Les Isérois, qui habitent tous deux à Huez, ont donc commencé par dépiauter leurs vieilles tenues de ski. Puis ils ont fait appel à l'École du ski français (ESF), qui leur a fourni tout un stock de manteaux rouges. "Mon balcon s'est retrouvé couvert de tenues de ski !", témoigne Françoise Berthet.

 

"Chacun doit pouvoir y arriver"


Désormais, l'atelier se professionnalise. "Au début, je mettais une journée à faire un masque. Aujourd'hui, j'en ai fabriqué une vingtaine", poursuit-elle. La police municipale est même rentrée dans le circuit et fait office de relais entre les fabricants de masques et les bénéficiaires, dont la plupart se trouvent à l'Alpe d'Huez.

"Maintenant ça a finit par se savoir et on a beaucoup de demande", se félicite Françoise qui reconnaît avoir "quelques crampes" à force de jouer de la machine à coudre toute la journée. Mais ces masques, pas question de les vendre. Personnels des maisons de retraites, infirmières, employés des commerces essentiels... Françoise Berthet et son voisin, Julien André, les donnent "en priorité à ceux qui travaillent" et à quelques personnes âgées qui en ont besoin pour sortir.

"On voudrait que ça incite tout le monde à faire pareille, chacun doit pouvoir y arriver", espère encore l'Iséroise à qui la couture "fait du bien" alors que le confinement entre dans sa quatrième semaine, et devrait être prolongé pour une période encore indéterminée. "Surtout, c'est gratifiant parce qu'on sait que c'est utile. Et ça permet de faire autre chose que de tourner en rond toute la journée en se regardant le nombril."

 
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