Débat des Etats généraux de la Justice: Dupond-Moretti en Isère pour défendre l'action gouvernementale

"Pas une parole ne sera jetée", alors "allez-y, à donf' !": Éric Dupond-Moretti s'est fait le VRP des États généraux de la Justice lors d'un premier débat organisé jeudi 22 octobre en Isère, tout en prenant soin de défendre son bilan de ministre

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Éric Dupond-Moretti était à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, ce jeudi 21 octobre pour animer un premier débat dans le cadre des Etats généraux de la Justice.

Quelque 200 personnes étaient réunies dans l'entrepôt de manutention d'un fabricant de lingerie, Lise Charmel, sorti récemment - avec succès - d'un redressement judiciaire provoqué par une cyberattaque. Dans ce vaste hangar, entourés de cartons, salariés de l'entreprise, personnels judiciaires, étudiants en droit ou membres de la société civile ont pu questionner le garde des Sceaux. "On aurait pu choisir un palais de justice mais le fait de nous retrouver ici, dans une entreprise, signe le fait que la justice intéresse tout le monde", a souligné ce dernier en préambule.


Les États généraux, lancés par Emmanuel Macron lundi à Poitiers, avaient été annoncés en juin en pleine polémique sur la justice, critiquée pour sa lenteur et accusée de laxisme par des syndicats de police et des responsables politiques. Professionnels et usagers sont invités à s'exprimer sur une plateforme numérique - "parlonsjustice.fr" - et lors de débats publics jusqu'en décembre. Les remontées alimenteront des ateliers thématiques jusqu'en janvier, avant qu'une commission indépendante remette un rapport à l'exécutif fin février. Avec une "carte blanche", selon l'Élysée, pour "remettre à plat" le système judiciaire...après la présidentielle. "Nous sommes partis d'un constat assez triste: les Français n'ont plus confiance dans la justice de notre pays", a dit M. Dupond-Moretti jeudi. "Cette plateforme, je veux que tous les citoyens la saisissent (...) Aucun sujet n'est interdit, n'ayez pas peur de prendre la parole", a-t-il insisté à plusieurs reprises.

Défensif 

Après de premières questions un brin artificielles, l'échange s'engage avec le ministre, qui assure ne pas être là pour "vendre les réformes" qu'il a faites. N'empêche, ses réponses reviennent souvent à défendre l'action gouvernementale. Un élu local explique combien c'est "compliqué", pour les maires, d'être officiers de police judiciaire sans formation: "on a besoin d'accompagnement", dit-il. "On a déjà fait un certain nombre de choses, il faut encore faire plus" pour fluidifier la relation entre maire et procureur, répond Éric Dupond-Moretti. Rappelant de précédentes consultations - Grenelle de l'éducation, États généraux de l'alimentation, Grand débat national, Ségur de la santé, etc. - un étudiant en droit estime que "le résultat est souvent décevant". Et le ministre de rétorquer que du Grenelle des violences conjugales sont nés les dispositifs du "téléphone grave danger" et du bracelet anti-rapprochement, grâce auxquels "des milliers d'infractions sont évitées". Ne faudrait-il pas "plus de sévérité" pour les auteurs d'incivilités ?, interroge ensuite un entrepreneur en transport public, avant qu'un autre participant ne fustige les récidivistes: "qu'ils ne viennent plus nous narguer".

Pendules 

"La récidive, on la déplore aussi, mais la délinquance des mineurs est stable depuis dix ans", réplique le garde des Sceaux en s'excusant de citer des chiffres, "mais il faut de temps en temps remettre les pendules à l'heure". Quand la bâtonnière du barreau de Grenoble l'appelle à "cesser d'intervenir" sur la profession des avocats, il finit par s'agacer: "cesser de quoi, de renforcer le secret professionnel comme il ne l'a jamais été, de vous donner 50 millions de plus au titre de l'aide juridictionnelle ?" Mais il trouve "formidable" l'intervention d'une éducatrice de la Protection judiciaire de la jeunesse sur "les belles choses" qu'elle parvient à mettre en oeuvre, au quotidien, avec ceux dont elle assure le suivi. "On a besoin d'expliquer ce qu'on fait de bien", a confirmé à l'AFP une magistrate présente dans l'assistance, après le débat. Étonnée par le logo des États généraux.Une Marianne aux yeux bandés portant la balance de la justice, "comme si elle était aveugle" - et frustrée par le format de dialogue avec le ministre: "la réponse n'était que politique".

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