Quatre jours après le lancement des Etats généraux de la justice qui doivent aboutir à des propositions pour une "remise à plat totale" du système judiciaire, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti est attendu à Saint-Quentin-Fallavier en Isère. Il animera le tout premier débat public national.
Le tout premier débat des Etats généraux de la justice se tiendra ce jeudi 21 octobre 2021 depuis l'entrepôt de manutention de la société Lise Charmel à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, en présence d'une partie des salariés de l'entreprise en redressement judiciaire et de représentants du monde judiciaire, étudiants et membres de la société civile. Eric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice animera ce premier débat.
Les Etats généraux de la justice pour quoi faire ?
Comme pour la santé ou la sécurité précédemment, l’objectif de ces Etats généraux de la justice, lancés par Emmanuel Macron avec Eric Dupond-Moretti lundi dernier à Poitiers, est une remise à plat totale du système judiciaire en vue d’une réforme pour 2022. L’exercice a été annoncé en pleine polémique sur le "laxisme" supposé de la justice.
Il va réunir pendant plusieurs mois, dans des groupes de travail, tout l'écosystème de la justice : juges, procureurs, greffiers, auxiliaires, avocats, mandataires huissiers, surveillants pénitentiaires... ainsi que des citoyens volontaires.
Ces Etats généraux avaient été réclamés début juin par les deux plus hauts magistrats de France, Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation, et François Molins, le procureur général près la Cour de cassation, inquiets des "mises en cause systématiques de la justice", critiquée pour sa lenteur et accusée de laxisme, par des syndicats de police et des responsables politiques.
Un malaise exacerbé à la suite d'une grande manifestation, le 19 mai, de dizaines de milliers de policiers devant l'Assemblée nationale, en présence notamment du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de nombreux élus LR et RN, mais aussi de certaines figures de gauche, dont Anne Hidalgo et Yannick Jadot, candidats pour 2022.
Comment ça marche ?
En utilisant la plate-forme "parlonsjustice.fr", les citoyens et acteurs de la justice sont invités à contribuer à la réflexion collective, à faire part de leurs idées en répondant au questionnaire en ligne ou en postant leurs contributions collectives. Des ateliers sont également organisés dans les juridictions. Cette phase durera jusqu’au 3 décembre. Toutes les contributions collectées sur "Parlons Justice !" et lors des ateliers seront versées aux débats qui prendront fin en janvier 2022.
Un diagnostic partagé, une analyse des contributions des Français, un plan d’actions pouvant être rapidement déployé ainsi que des propositions à mettre en oeuvre seront formalisés fin février 2022 par la commission indépendante présidée par Jean-Marc Sauvé.
Le premier débat public en Isère
Pour le tout premier débat public national, le garde des Sceaux se rend à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère. Dans un entrepôt de manutention de la société Lise Charmel. Le groupe lyonnais de lingerie de luxe a été placée en redressement judiciaire après avoir subi une cyberattaque particulièrement violente et massive. Le drame s'était produit au pire moment pour le fabricant de dessous chics, en novembre 2019, juste avant les fêtes de fin d'année. Le groupe, qui a perdu tous ses fichiers et données clients en France et à l'étranger, avait choisi le placement en redressement judiciaire pour ne pas subir la pression des banques et avoir le temps de se reconstruire ayant choisi de ne pas payer la rançon.
Des salariés de l'entreprise seront présents au débat qui débutera à 18 heures ce jeudi. Il doit rassembler 150 personnes.