Alors que la mairie de Jougne (Doubs) maintient la fermeture du secteur skiable de Troupézy pour un risque d'avalanche contesté, la préfecture a annoncé, samedi 21 décembre, qu'elle va saisir le tribunal administratif pour faire annuler cette décision.
La préfecture du Doubs attaquera devant le tribunal administratif l’arrêté pris par le maire de Jougne (Doubs), Michel Morel, empêchant cet hiver l'accès au secteur skiable de Troupézy en raison d'un risque supposé d'avalanche, a-t-elle annoncé, samedi 21 décembre. Selon la préfecture, la décision du maire est disproportionnée par rapport au risque réel.
La préfecture engage donc une procédure en référé devant le tribunal administratif de Besançon. La situation s’inscrit dans un climat de tension autour de la gestion du domaine skiable de Métabief Mont d'Or.
Une fermeture controversée
Officiellement, le maire de Jougne a pris l'arrêté interdisant l’accès à Troupézy, secteur constitué d'une seule piste, en mettant en avant un risque d'avalanche. Mais des acteurs locaux soupçonnent une autre motivation : faire pression sur le syndicat mixte gérant le domaine skiable de Métabief Mont d'or pour rouvrir le secteur voisin de Piquemiette, situé également sur la commune de Jougne.
Ce secteur a été fermé le 12 septembre par décision du syndicat mixte, expliquait son président, Philippe Alby. Ce choix repose sur des raisons de rentabilité économique, Piquemiette étant jugé trop peu viable financièrement par le syndicat. "Cela fait deux années consécutives que l'on est en difficulté économique. (...) Il n'y a pas assez de skieurs en raison du manque de neige", justifiait Philippe Alpy en septembre.
La fermeture a suscité une vive opposition de la part des commerçants locaux, loueurs de skis et restaurateurs, qui dénoncent une décision prise sans concertation et menaçant leur activité. Le secteur de Piquemiette représente 30% du domaine de Métabief Mont d'or, avec cinq remontées mécaniques et une dizaine de pistes de ski. Une pétition a été lancée à la rentrée pour tenter de maintenir le secteur ouvert.
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Un bras de fer local
Face à la fermeture de Piquemiette, le maire de Jougne, Michel Morel, s’est positionné en soutien des commerçants mécontents de la décision unilatérale du syndicat. En fermant Troupézy, une zone sans commerce, le maire peut espérer accentuer la pression sur le syndicat. La non-ouverture de Troupézy aurait en effet des conséquences financières importantes pour le syndicat exploitant.
Ce samedi, une réunion de médiation s’est tenue en présence du sous-préfet de Pontarlier, Nicolas Ominus, et de représentants du Conseil départemental, afin de tenter de trouver une issue à ce blocage. Si le maire s’est déclaré prêt à envisager la levée de son arrêté, il a souhaité consulter son conseil municipal avant de prendre une décision définitive. Après un vote, la majorité des élus municipaux ont choisi de maintenir la fermeture.
C'est cette décision du conseil municipal qui a conduit la préfecture à annoncer une saisine du tribunal administratif. La procédure en référé devrait permettre une décision rapide sur la fermeture du secteur de Troupézy.