L'annonce de la fermeture de la station iséroise, début octobre, a provoqué une onde de choc dans le secteur de la montagne. Conséquence : 260 000 euros ont été récoltés pour sauver l'Alpe du Grand Serre. Avec ces nouveaux éléments, la communauté de communes de la Matheysine a décidé de réorganiser un vote, le 22 octobre.
C'est un retournement de situation inattendu. Une douzaine de jours après l'annonce de la fermeture de la station de ski de l'Alpe du Grand Serre, les élus de la communauté de communes de la Matheysine ont fait machine arrière. Un nouveau vote va être organisé, le 22 octobre prochain, pour décider de l'avenir du site.
260 000 euros récoltés
Une décision prise suite à la mobilisation de plusieurs acteurs pour tenter de sauver la station de ski située à 1 368 mètres d'altitude. Deux associations, le collectif "La Morte vivante" et "Alpe du Grand Serre Demain", ont ainsi récolté 150 000 euros de dons. "Et les cagnottes pour la station restent ouvertes jusqu'au 22 octobre", précise César Ghaouti, président de La Morte vivante. "Nous espérons que les élus pourront penser différemment l'avenir de la station."
La commune de La Morte, de son côté, s'est engagée à verser "un fonds de concours de 100 000 euros", indique le maire Raymond Maslo. De quoi diminuer le reste à la charge de la communauté de communes, l'un des principaux freins pour le maintien de la station. "Aujourd'hui, on espère collecter encore des dons pour que la question de l'avenir de la station ne se pose même plus. Pour nous, c’est inenvisageable de fermer."
Enfin, l'association des maires de stations de montagne a promis d'apporter 10 000 euros. Soit un total de 260 000 euros d'aides. "Ces sommes ne suffiront pas à combler le déficit de la station, mais elles viennent réduire la facture entre la poursuite de l'exploitation et une fermeture", note Coraline Saurat, présidente de la communauté de communes de la Matheysine. Dans ces conditions, "on peut se demander : est-ce que ça vaut le coup ?".
"Il faut être prudent"
Avec ces nouveaux éléments, la communauté de communes doit trancher sur le fonctionnement à venir de la station : accepter ou non une délégation en régie intéressée avec la société Sata pour deux saisons. Ce type de contrat permet à une collectivité territoriale de rétribuer une entreprise pour faire fonctionner un service public. De quoi dégager du temps pour mettre sur pied le projet quatre saisons de la station.
"Nous avons envie de réussir. Nous sommes attachés à notre station. Mais il faut que l'on ait le temps de travailler et de construire notre budget, poursuit la présidente. Notre participation financière sera à réinterroger."
Depuis 2017, la communauté de communes a déjà déboursé 2,8 millions d'euros pour soutenir la station. "Les cagnottes sont toujours ouvertes, mais il faut être prudent, conclut Coraline Saurat. Les recettes évoluent mais pas les revenus. Les élus voteront en conscience."