Le président de la République a annoncé, ce lundi 25 septembre, une enveloppe immédiate de 700 millions d'euros pour bâtir 13 RER métropolitain, pour des projets estimés à plus de 10 milliards d'euros. À Grenoble, où est prévue la construction de trois lignes, cette annonce passe mal auprès d'élus locaux.
"Il est maigre le chien, très maigre." La déception est grande pour les élus de l'agglomération grenobloise. Ce lundi 25 septembre, Emmanuel Macron a annoncé débloquer 700 millions d'euros pour la réalisation de 13 RER métropolitains, dont celui de Grenoble. Or, le coût des investissements est estimé "entre 15 et 20 milliards d'euros", selon un communiqué signé par plusieurs élus locaux.
"Ce qui est pompeusement annoncé comme une mesure de planification écologique, représentera donc en moyenne de l’ordre de 53 millions d'euros d’aide de l’Etat par projet. De quoi payer les études nécessaires grosso modo, pas les travaux", expliquent les signataires : Christophe Ferrari, président de la métropole, Sylvain Laval, président du Syndicat Mixte des Mobilités de l’Agglomération Grenobloise (SMMAG) et maire de Saint-Martin-le-Vinoux, Henry Baile, président de la Communauté de Communes du Grésivaudan et Bruno Cattin, président de la Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais.
"Un super objectif pour l'écologie"
"C'est édifiant, consternant, désespérant et, malheureusement, dans la continuité de nombreuses années d'incurie pour le ferroviaire", dénoncent-ils, avant de rappeler que la France est "le dernier pays de l’Europe en termes d’investissement par habitant pour les infrastructures ferroviaires" avec "46 euros par habitant d'investissement de l'Etat". Bien loin des "607 euros/habitant du Luxembourg et des 346 euros/habitant en Norvège", selon les signataires du communiqué.
"C'est édifiant, consternant, désespérant au regard des enjeux environnementaux, sanitaires, économiques, d'emplois, d'aménagement du territoire, de connexion entre les territoires ruraux, périurbains et urbains et de leur avenir", poursuivent-ils.
Selon les quatre élus locaux, le coût estimé du seul RER grenoblois est estimé à un milliard d'euros. Ils appellent ainsi le président à "un sursaut ferroviaire". Emmanuel Macron avait notamment annoncé, lors d'un déplacement à Crolles (Isère), que ces RER métropolitains étaient "un super objectif pour l'écologie, l'économie, la qualité de vie" dans des villes "où il y a thromboses, trop de circulation".
À la suite de cette visite, Christophe Ferrari s'était alors réjoui d'une "excellente nouvelle". À l'instar du président de la métropole de Grenoble, d'autres élus locaux, également concernés par ces RER métropolitains, ont déchanté. "Coût estimé du seul RER métropolitain bordelais : 680 millions d'euros", indique le député girondin Nicolas Thierry (EELV). "700 millions d'euros ne suffiront pas pour bâtir 13 RER métropolitains", ajoute le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol (PS) sur X.