Grenoble célèbre le 75e anniversaire de sa libération ce jeudi 22 août. Dans la nuit du 21 au 22 août 1944, les Américains ont pénétré dans la ville après sept mois d'occupation allemande. Un jour de fête terni par la découverte de charniers dans le quartier du Polygone.
Dans la nuit du 21 au 22 août 1944, les Américains libéraient Grenoble de l'occupation allemande. Pour célébrer le 75e anniversaire de cette journée historique, la Ville a choisi de commémorer un événement tragique, moins connu des Grenoblois : la découverte, quelques jours plus tard, de charniers dans le quartier du Polygone.
Les dépouilles de 48 personnes ont été retrouvées là-bas après la fuite des troupes allemandes. Parmi elles, 32 ont pu être identifiées, mais les 16 autres corps ne l'ont jamais été. Une plaque commémorative a été dévoilée à 10 heures sur le Mur du Souvenir, place de la Résistance. Pour le maire Europe écologie les Verts (EELV) de Grenoble Eric Piolle, il s'agit de "venir rappeler" ce tragique événement "dans ce monument qui porte la Résistance grenobloise".
Continuer de "défendre les valeurs de la République"
Les victimes des charniers étaient, pour l'essentiel, des Résistants ou des civils pris en otage par les Allemands. Plusieurs familles de victimes ont participé à la cérémonie sur la Presqu'île de Grenoble. "C'est très émouvant ces rencontres avec les Résistants, les déportés et leurs familles. On touche à l'histoire, à la défense des valeurs de la République", a commenté Eric Piolle.
Dans son discours, l'édile a fait une promesse aux Résistants : continuer de "défendre les valeurs de la République". Une promesse qu'il compte honorer en associant des jeunes à des travaux autour de la mémoire, "chercher ce que veut dire « être Résistant » aujourd'hui, lutter contre le totalitarisme, le racisme, l'antisémitisme et continuer à défendre ces valeurs de la liberté", a-t-il expliqué.
"La mémoire se cultive, ce n'est pas quelque chose qu'on garde dans les livres d'histoire. (...) Un des derniers compagnons de la libération me disait que la mémoire, ce sont des braises sur lesquelles il faut souffler pour que cela nous porte et que cela nous aide à vivre l'instant présent, à se projeter dans le futur", a encore affirmé Eric Piolle, ouvrant une journée de commémorations qui va se clore avec un concert de la fanfare des écoles militaires de Draguignan au kiosque du Jardin de Ville, à 18 heures.