"Arkema détruit des emplois, les actionnaires encaissent le fric" : les salariés de l'usine de Jarrie manifestent à Paris pour sauver leurs emplois

Près de 70 salariés de l'usine Arkema, à Jarrie (Isère), ont fait le déplacement jusqu’à Paris ce mercredi 29 janvier pour se faire entendre par leur direction en marge d'une réunion CSE. La semaine dernière, le chimiste a annoncé la suppression de 154 postes sur les 344 que compte le site.

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Pétards, cornes de brume et mégaphones : les salariés de l'usine Arkema de Jarrie, en Isère, ont manifesté mercredi leur "incompréhension", une semaine après l'annonce d'un plan social et le projet de supprimer 154 des 344 emplois du site, devant le siège du groupe en région parisienne.

En marge de la réunion d'un CSE consacré à ce plan, une centaine de personnes dont 70 salariés venus de l'Isère, ont secoué les grilles de l'enceinte, sur laquelle ils avaient accroché une banderole : "Arkema détruit les emplois, les actionnaires encaissent le fric, coupables et complices en bande organisée."

Le 21 janvier, le chimiste Arkema a annoncé un "recentrage" de son usine de Jarrie et la suppression de 154 postes sur les 344 que compte le site, en raison, selon lui, de "l'arrêt brutal de son approvisionnement en sel par son fournisseur historique Vencorex", en attente d'un jugement de mise en liquidation.

Les salariés de l'usine Arkema de Jarrie, en Isère, ont voté l'arrêt général de l'usine face à la menace de suppressions de postes. © Daniel Despin / France 3 Alpes

Les syndicats dénoncent un effet d'aubaine

"C'est l'incompréhension par rapport à ce qui se passe. Arkema fait des bénéfices, c'est une société qui marche très bien", a déclaré à l'AFP Stéphane Noir, salarié depuis 15 ans chez Arkema et depuis 27 ans sur la plateforme chimique de Jarrie.

"On est là pour essayer de sauvegarder un maximum d'emplois et faire bouger ce gouvernement qui fait tout fermer : on a perdu l'automobile, on a perdu le textile. Maintenant, on perd la chimie, on perd toute indépendance", a-t-il ajouté. À 54 ans, il estime n'avoir "aucune chance d'être reclassé".

Même sentiment de "surprise" pour Maxime Morant, 40 ans, chasuble de la CFDT sur le dos, dont la famille travaille pour Arkema "de père en fils" : "L'usine me fait manger depuis que je suis petit. On pensait que c’étaient des sociétés qui ne pouvaient pas fermer". Avant d'ajouter, "on connaît la politique du groupe qui est de faire de la chimie verte. Cette reconversion, je la comprends et je la soutiens (...). Qu'ils nous font fabriquer autre chose, il n'y a aucun problème, mais conservons les emplois", a-t-il conclu.

Certains salariés ont brûlé des pneus mardi 21 janvier 2025 devant le site d'Arkema de Jarrie, en Isère, pour exprimer leur colère suite à l'annonce de 154 postes supprimés durant l'année 2025. © DR / France Télévisions

La direction reste ferme 

"La direction est ferme", et n'envisage pas de "repousser le PSE", a indiqué Stéphane Fornerone, secrétaire du CSEC d'Arkema (CGT). Lors de cette réunion, essentiellement technique, des expertises ont été votées "pour vérifier l'exactitude des chiffres" avancés par la direction, ont indiqué des élus. 

Les élus de la région demandent depuis des mois au gouvernement la nationalisation temporaire de Vencorex, solution écartée ce mardi soir par le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci. "La nationalisation n'est pas la meilleure solution, la plus économe de nos deniers", a quant à lui estimé le ministre de l'Economie et des Finances, Eric Lombard, en réponse à une question du sénateur écologiste Guillaume Gontard.

Prochain rendez-vous pour les salariés d'Arkema : un rassemblement le 5 février sur le site de Jarrie, à l'appel de la CGT.

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