Crise de la chimie en Isère : le gouvernement ferme la porte à une nationalisation temporaire de Vencorex et souhaite "une reconversion" du site

Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a assuré ce mardi 28 janvier au soir à l’intersyndicale de Vencorex et aux élus de la région que l’Etat aiderait à mettre en œuvre une "reconversion du site", isérois de Pont-de-Claix. Cette décision semble fermer définitivement la porte à la nationalisation temporaire de l’entreprise.

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Lors d’une réunion de près de deux heures ce mardi 28 janvier, entre le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, l’intersyndicale de Vencorex et les élus locaux, l’Etat a assuré mettre "désormais toute son énergie à assurer la reconversion du site en lien avec les collectivités".

L'Etat rejette la nationalisation 

Mais cette annonce de l’Etat semble fermer la porte à une nationalisation réclamée depuis décembre par les parlementaires et les responsables des principaux partis de gauche. Une solution temporaire pour éviter le démantèlement du site et une perte de souveraineté pour des secteurs stratégiques comme le nucléaire ou le spatial.

"Nous ne nous résignons pas à voir une part de notre patrimoine industriel abandonné et nous refusons de voir mise en péril une filière industrielle majeure", avaient déclaré ces parlementaires dans une lettre adressée au Premier ministre, François Bayrou. 

Pour rappel, Vencorex, entreprise pivot de la chimie en Rhône-Alpes, est en attente d'un jugement de mise en liquidation du tribunal de commerce de Lyon le 6 mars, mais seule une cinquantaine d'emplois sur les 450 devraient être maintenus dans le cadre d'un rachat d'une part de l'activité par le groupe chinois Wanhua, son concurrent.

Une grève avait démarré en septembre 2024 sur le site Vencorex de Pont-de-Claix (Isère), après le placement en redressement judiciaire de l'entreprise. © BENOIT PAVAN/HANS LUCAS

Fermeture de la plateforme

"Le ministre a acté la fermeture de la plateforme de Pont-de-Claix (où se trouve Vencorex) et a acté aussi ne pas avoir de solution de sauvetage pour la partie sud d'Arkema", a déploré la Métropole de Grenoble jointe par l'AFP, à l'issue de la réunion.

Car les entreprises présentes sur la plateforme pâtissent déjà de l'arrêt de l'activité de Vencorex. Le 21 janvier, le chimiste Arkema avait annoncé un "recentrage" de son usine de Jarrie et la suppression de 154 postes sur les 344 que compte le site, en raison, selon lui, de "l'arrêt brutal de son approvisionnement en sel par son fournisseur historique Vencorex". Les syndicats dénoncent un effet d'aubaine.

L'usine Arkema de Jarrie produit notamment du chlore utilisé par Framatome pour fabriquer les éponges de Zirconium utilisées dans les réacteurs nucléaires civils.

Parmi les arguments qui plaident pour une reconversion du site, son classement Seveso, qui le rend susceptible d'accueillir des activités du même type, alors que l'industrie déplore d'une manière générale des difficultés d'accès au foncier en France.

Réponses floues et aucune avancée 

Mais pour la Métropole, le maintien de ce classement n'est pas garanti, si le cœur de l'activité du site cesse.

Les élus locaux déplorent le manque d'engagement de l'Etat pour sauver l'industrie chimique iséroise. © ST?PHANE PILLAUD / MAXPPP

"Le ministre a exprimé son regret qu'aucune solution industrielle globale n'ait pu émerger pour une poursuite de l'activité", proposant aux élus de réfléchir "collectivement à la mise en place d'un pacte territorial dans les prochains mois", a indiqué le ministère.

Une proposition accueillie avec circonspection par la Métropole de Grenoble, décrivant une "litanie de réponses floues (...) qui ne nous permettent pas d'imaginer un réel avenir pour ce site", alors que pour Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex, la réunion n'a apporté "aucune avancée".

La semaine dernière, les élus locaux réclamaient la venue du Premier ministre sur place pour constater la situation et faire face aux salariés dont les emplois sont menacés.

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