Dans un courrier à l'initiative du président de la Métropole de Grenoble, 48 personnalités politiques locales et nationales demandent au Premier ministre, François Bayrou, d'envisager une nationalisation partielle de l'entreprise Vencorex, située à Pont-de-Claix (Isère) et menacée par un redressement judiciaire.
Le combat pour maintenir les emplois à Vencorex continue. Après les visites de Philippe Poutou, Sophie Binet ou encore Arnaud Montebourg, c'est au tour de 48 parlementaires et personnalités politiques d'afficher leur soutien à l'entreprise, située à Pont-de-Claix (Isère), spécialisée dans la production de sel, de chlore, de soude, et de leurs dérivés.
Placée en redressement judiciaire en septembre 2024, une seule offre de reprise avait été déposée par le groupe hongrois BorsodChem, filiale de l'entreprise chinoise Wanhua, et concurrent direct de l'actuel propriétaire de Vencorex : PTT GC. Cette offre ne prévoyait le maintien que de 25 emplois sur les 460 actuels.
Une grève illimitée avait alors débuté sur la plateforme chimique. Les salariés ont obtenu un délai supplémentaire jusqu’au 6 mars 2025 pour envisager d'autres solutions. Mais face à l'inquiétude et l'épée de Damoclès du redressement judiciaire, les soutiens politiques se sont multipliés. D'autant plus que l’enjeu dépasse les frontières de Vencorex : l’interconnexion des activités sur les plateformes chimiques régionales, notamment avec le groupe Arkema, pourrait menacer jusqu'à 5 000 emplois dans le bassin grenoblois, selon les syndicats.
Mélenchon, Tondelier, Roussel et Faure parmi les signataires
Ce mardi 17 décembre, 48 parlementaires et personnalités politiques ont adressé un courrier au Premier ministre, François Bayrou. Parmi les signataires, figurent Jean-Luc Mélenchon, Marine Tondelier, Olivier Faure, Fabien Roussel, Mathilde Panot ou encore Boris Vallaud. D'autres élus locaux de différents partis se sont aussi joints à l'initiative : Cyrielle Chatelain (EELV), Elisa Martin (LFI), Yannick Neuder (LR)...
Tous soutiennent une "nationalisation partielle" de Vencorex : "Cette procédure permettrait de stabiliser l’activité de la plateforme chimique de Pont de Claix et doit garantir le futur de l’activité des entreprises présentes sur la plateforme de Jarrie. Elle éviterait en outre d’exposer les entités présentes sur cette plateforme à des ruptures d’approvisionnement en sel et en chlore risquant de rendre dépendantes de fournisseurs étrangers des activités relevant de la souveraineté nationale."
Nous ne nous résignons pas à voir une part de notre patrimoine industriel abandonné et nous refusons de voir mise en péril une filière industrielle majeure.
Courrier adressé au Premier ministre, François Bayrou.
La mise à l'arrêt de la production de Vencorex signifierait aussi la création d'une friche industrielle de 120 hectares, classée Seveso seuil haut : "L’absence de perspectives ouvrirait la porte à un démantèlement pur et simple du site et verrait l’émergence d’une friche industrielle au cœur de l’agglomération grenobloise dont le coût de reconversion est sans commune mesure avec le coût que pourrait représenter une nationalisation temporaire", explique ce courrier à l'initiative du président de la Métropole de Grenoble, Christophe Ferrari.
"Élus locaux des territoires concernés et parlementaires de l’ensemble du pays, nous ne nous résignons pas à voir une part de notre patrimoine industriel abandonné et nous refusons de voir mise en péril une filière industrielle majeure de notre Nation", conclut le document.