"C'est une bonne nouvelle" : menacés de licenciements, les salariés de Vencorex obtiennent un sursis

En redressement judiciaire depuis septembre, l'entreprise Vencorex, située à Pont-de-Claix (Isère) a obtenu, ce jeudi 7 novembre, une prolongation de sa période d’observation jusqu’au 6 mars 2025. Un délai supplémentaire qui permettra à l'entreprise d'examiner l’unique offre de reprise émise par le groupe chinois Wanhua et d'explorer d'autres solutions.

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Quatre mois de répit pour les salariés de Vencorex. Le tribunal de commerce de Lyon a prolongé la période d'observation de l'entreprise, dans une décision rendue ce jeudi 7 novembre. Ce prolongement permet à la société, placée en redressement judiciaire le 10 septembre à la demande de son actionnaire principal, le groupe thaïlandais de pétrochimie PTT GC, de continuer à explorer des solutions pour sa reprise.

"J’ai vu la copie du jugement : la prolongation a été accordée avec une nouvelle audience fixée au 6 mars 2025. C'est une bonne nouvelle", a commenté Sylvain Bouffil, responsable de l’équipe administration des ventes chez Vencorex et représentant syndical CFE-CGC.

"Du temps pour trouver des solutions"

Lors de l’audience, qui s’est tenue mercredi, les administrateurs judiciaires, les représentants syndicaux et la direction avaient unanimement plaidé pour une prolongation maximale, jusqu'au 10 mars, pour favoriser l’étude approfondie de la situation et des options de reprise. Cette décision donne "du temps pour trouver des solutions", a souligné Séverine Dejoux, représentante CGT au comité de l’entreprise de Pont-de-Claix.

Sans cette prolongation, les chances d’étudier sérieusement l’offre de reprise et de garantir sa viabilité auraient été compromises.

Sylvain Bouffil, responsable de l’équipe administration des ventes chez Vencorex.

Ce délai supplémentaire permettra à l'entreprise de commencer à envisager "la mise en sécurité du site", spécialisé dans la production d'isocyanates, substances essentielles dans les peintures et vernis industriels. Il permettra aussi d'examiner l’unique offre de reprise émise par le groupe chinois Wanhua via sa filiale hongroise. "Sans cette prolongation, les chances d’étudier sérieusement l’offre de reprise et de garantir sa viabilité auraient été compromises", a ajouté Sylvain Bouffil.

Une offre de reprise partielle 

Si la proposition de reprise est une bonne nouvelle pour l'entreprise, l'offre, d'un million d'euros, prévoit de ne conserver que 25 emplois sur les 450 que compte actuellement l’entreprise. "Cette reprise néanmoins, elle, ne concernera pas la totalité des employés de Vencorex. Donc on travaille aussi pour négocier un plan social décent pour les gens qui ne seraient pas dans la reprise", précise Sylvain Bouffil, ajoutant que le délai supplémentaire aidera à mieux évaluer le nombre de postes menacés.

L’enjeu de ce redressement dépasse les frontières de Vencorex. En effet, l’interconnexion des activités sur les plateformes chimiques régionales, notamment avec le groupe Arkema, pourrait menacer jusqu'à 5 000 emplois dans le bassin grenoblois, selon les syndicats.

Le dossier a suscité une mobilisation intense, tant au niveau local que national, avec des manifestations régulières devant le site de Pont-de-Claix. Cette semaine, les dirigeantes de la CFDT, Marylise Léon, et de la CGT, Sophie Binet, sont venues sur place pour apporter leur soutien aux salariés.

Si la décision du tribunal de commerce offre quelques mois de répit, les salariés promettent de rester mobilisés. "Pour le moment, nous sommes en grève, mais nous espérons pouvoir lever le mouvement dès que possible pour continuer à travailler jusqu'à la finalisation de l’offre de reprise", espère Sylvain Bouffil.

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