Une seule offre de reprise a été déposée pour l'entreprise Vencorex, située au Pont-de-Claix, placée en redressement judiciaire depuis septembre 2024. Avec cette solution, seuls 25 emplois seraient sauvegardés sur les 465 actuels. Les salariés ont voté pour une grève illimitée.
L'avenir s'assombrit pour la plateforme chimique du Pont-de-Claix (Isère), près de Grenoble. L'entreprise Vencorex, placée en redressement judiciaire depuis septembre, n'a fait l'objet que d'une seule offre de reprise, déposée par le groupe hongrois BorsodChem, filiale de l'entreprise chinoise Wanhua.
Cette offre prévoit le maintien de seulement 25 emplois sur les 465 actuels de l'usine Vencorex, spécialisée dans la fabrication d'isocyanates de spécialités, à savoir des substances utilisées dans les peintures et les vernis industriels.
Depuis fin 2022, ce marché "s'est profondément transformé pour devenir hyper concurrentiel et largement surcapacitaire, en raison notamment du développement de nombreuses usines en Chine", avait expliqué la direction de Vencorex, détenu jusque-là par un groupe pétrochimique thaïlandais, dans un communiqué publié début septembre.
"C'est une stupéfaction. C'est une douche froide, voire glacée. Toutes les réunions au ministère, d'autres informations et une quinzaine de visites allaient toutes dans un même sens assez positif. Plus de sept dossiers, dont deux sérieux, étaient à l'étude. Puis, on arrive mardi matin à ça... C'est incompréhensible. L'intersyndicale n'accepte pas cette solution et on va se battre", a déclaré Jean-Claude Garcia, président de la CFE-CGC Chimie Dauphiné-Savoie, ce mercredi.
Un "danger de mort" pour la totalité du site
Ce mercredi 23 octobre, les salariés de Vencorex, réunis lors d'une assemblée générale, ont voté majoritairement pour une grève illimitée avec effet immédiat, ainsi que pour le blocage de la plateforme chimique.
Pour la Métropole de Grenoble, "si cette unique solution devait être retenue, ce sont 440 emplois qui seraient immédiatement supprimés. Elle constituerait un danger de mort pour la totalité du site de Pont-de-Claix et mettrait en péril l’ensemble de la filière chimique du sud-grenoblois, incluant la plateforme chimique de Jarrie".
Le blocage est prévu dès ce mercredi à 13 heures devant la plateforme chimique. "Je reste persuadé que, grâce à notre mobilisation collective et à notre détermination, une nouvelle page peut s’écrire pour la plateforme chimique de Pont-de-Claix. Nous continuerons à nous battre ensemble, salariés, syndicats, élus, et j’espère industriels, pour assurer un avenir à cette industrie", a fait savoir Christophe Ferrari (divers gauche), président de la Métropole, également maire du Pont-de-Claix.
L'édile a fait savoir qu'il avait notamment demandé à l'Etat un rallongement du délai de remise des offres pour "favoriser l'émergence de nouvelles solutions". Il a également fait savoir qu'un accompagnement serait proposé aux "industriels présents sur les plateformes interdépendantes de Pont-de-Claix et de Jarrie pour garantir de toute urgence la pérennité de leurs activités".