"Il y a 5 000 emplois menacés" : pourquoi les difficultés de Vencorex inquiètent tout le secteur de la chimie à Grenoble

Après la grève illimitée lancée par les salariés de Vencorex, ceux d’Arkema, sur la plateforme chimique de Jarrie, ont rejoint le mouvement et font part de leur grande inquiétude. En redressement judiciaire, l’usine Vencorex pourrait fermer et entraîner avec elle toute une partie des industries du sud de Grenoble.

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Le secteur de la chimie grenobloise est en pleine crise. Depuis ce jeudi 24 octobre, les salariés d’Arkema ont cessé le travail en solidarité avec ceux de l'usine Vencorex de Pont-de-Claix, placée en redressement judiciaire. L'entreprise fabrique des substances utilisées dans les peintures et vernis industriels, mais aussi du sel, matière première essentielle à ses activités et à celles des sociétés voisines.

"Sans le sel de Vencorex, on ne fait plus rien, prévient Stéphane Vigne, secrétaire CGT du CSE du site Arkéma de Jarrie. On n’alimente plus nos électrolyses, on ne fait plus de chlorate, on ne fournit plus de chlore pour nos voisins de Framatome dans le nucléaire. En fait, on a plus de raisons d’être."

Depuis l’annonce du placement en redressement judiciaire de Vencorex, le 10 septembre dernier, une seule offre de reprise a été déposée : celle du chinois Wanhua, principal concurrent de Vencorex, via une filiale hongroise.

Le groupe propose 1 million d'euros pour reprendre l'activité des tolonates, un dérivé des isocyanates, et seulement 25 salariés sur les 450 que compte Vencorex. Une offre jugée insuffisante pour sauvegarder le site et ses productions chimiques, nécessaires au fonctionnement des usines voisines comme Arkema, mais aussi Framatome et RSA. 

Un effet domino

Chez Arkema, les syndicats s’inquiètent de l’interdépendance entre les plateformes chimiques du sud de l’agglomération grenobloise. Au total, 1 200 emplois directs pourraient être menacés. 

"Il y a toute une économie sur le sud grenoblois, dont font partie ces plateformes de Pont-de-Claix et de Jarrie, qui est en jeu avec un nombre très important d’emplois. Cette économie compte aussi la vie de tous les commerces autour", assure Eric Pra, délégué syndical CFDT Arkéma.

Ces derniers s’attendaient à une offre de reprise de Vencorex émanant d'Arkema, mais cela n'a pas été le cas. La direction, contactée par France 3 Alpes, se dit victime "par effet domino" du placement en redressement judiciaire de Vencorex. Mais selon elle, les conditions de reprise globale de l’usine n’étaient pas viables.

Elle envisage de construire sa propre unité industrielle de purification de sel, mais cela pourrait prendre plus de trois ans. Un temps dont ne dispose pas Vencorex, que les propriétaires ne comptent plus financer d'ici décembre.

L'État à la rescousse ?

L’incompréhension est d’autant plus grande que la fermeture de ces sites irait à l’encontre du discours politique sur la souveraineté nationale dans les secteurs stratégiques. 

"Il faut que l’État prenne ses responsabilités, il y a 5 000 emplois menacés. On a déjà perdu la sidérurgie, la papeterie et bientôt, c’est la chimie. Donc on veut défendre cette économie française", ajoute Grégory Tabares, délégué syndical CFE-CGC Arkéma. 

Ce vendredi, les syndicats de Vencorex ont assisté à une réunion avec les cabinets des ministères du Travail et de l’Économie. Trois rencontres ont déjà eu lieu, sans avancée notable du dossier.  

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