Le procès de Simon Thirel a débuté, ce lundi 11 juin 2018, devant la cour d'Assises de l'Isère. Le jeune homme est accusé d'avoir étranglé et tué à coups de couteau son ex-petite amie en 2015. S'il reconnaît le meurtre, il nie la préméditation.
Il est jugé depuis le début de l'après-midi, ce lundi 11 juin 2018, par la Cour d'Assises de l'Isère pour l'assassinat de son ex-petite amie. Simon Thirel avait 19 ans en 2015 au moment des faits. La victime, Julie, n'était âgée que de 17 ans.
C'est le procès des vies brisées. Celle de Julie tout d'abord pour avoir éconduit un jeune homme. Celle de son frère, de son père mais aussi de sa maman qui a découvert, ce jour de 2015, sa fille agonisante dans sa chambre. Une famille, à jamais brisée, qui aujourd'hui voudrait comprendre.
La famille de Julie veut comprendre
"Leur espoir, c'est qu'à l'issue de ces débats, au delà des questions autour du discernement de cet accusé, celui-ci soit enfin capable d'expliquer pourquoi et dans quelles circonstances précises il a agi" explique Maître Levy-Soussan, l'avocat de la partie civile.
L'accusé, de son côté, reconnait avoir tué Julie mais nie la prémédidation : "Je ne nie pas les faits commis. Ils sont dramatiques. Mais je conteste les avoir prémédités".
C'est la première déclaration de cet homme au teint hâve et à l'allure adolescente, debout dans le box des accusés dans une chemise bleu ciel impeccable, derrière ses avocats Denis Dreyfus et Alexandre Farelly.
Ce matin du 2 octobre 2015, "j'y allais pour lui parler. C'était un besoin viscéral. Je n'y allais pas pour la tuer", a affirmé l'ancien étudiant en DUT Mesures physiques, âgé de 19 ans à l'époque, en réitérant ses dires du début de l'enquête.
Il s'était introduit dans la maison sans y être invité
Il était entré sans y être invité dans la maison familiale de Julie, à Saint-Jean-de-Moirans (Isère) près de Grenoble. Julie et sa mère étaient encore chacune dans leur chambre. A l'étage, il s'était dirigé vers Julie qui l'avait giflé, surprise de le voir là, alors que les deux jeunes étaient séparés depuis plusieurs mois et qu'elle subissait un harcèlement incessant de sa part.
En réponse, Simon Thirel l'avait étranglée pendant quinze minutes, puis il lui avait donné plusieurs coups de couteau. La jeune fille de 17 ans était décédée peu après à l'hôpital.
"Quand la relation a commencé à s'étioler, battre de l'aile, fin 2014, petit à petit, je suis devenu odieux, toxique", a raconté l'accusé. "Le harcèlement était dégueulasse, méprisable. Ces propos sont horribles. Je la sentais s'éloigner. Elle cherchait juste à s'échapper de ça, me quitter sans me faire du mal. Ça, c'était Julie: ne pas faire de mal aux gens".
Extrêmement jaloux
Le président Jean-Pierre Pradier interroge un ami de Julie: "Vous pensez qu'il était jaloux ?". "Extrêmement jaloux". Dans le box, tête baissée, l'accusé acquiesce.
La personnalité de l'accusé sera abordée demain, mardi. Le jeune homme, au casier judiciaire vierge, risque la réclusion criminelle à perpétuité. Verdict mercredi.