Blocage du site General Electric à Grenoble : "on ne lâchera rien" préviennent les salariés

Pour la deuxième journée consécutive, les salariés de General Electric Hydro/Alstom bloquaient l'accès de leur site à Grenoble ce jeudi 5 octobre 2017. 345 postes sont toujours menacés. Les manifestants dénoncent "le saccage de l'emploi" et les partis PCF et EELV ont apporté leur soutien.

Plus de 250 salariés de GE Hydro/Alstom bloquaient ce jeudi 5 octobre 2017, pour le deuxième jour, les accès de leur entreprise de conception et production de turbines hydroélectriques où 345 des 800 postes devraient être supprimés. Ils ont reçu le soutien des partis EELV et PCF qui appellent le gouvernement à agir sur ce dossier industriel.

Un silence "insupportable"

Qualifiant le silence du gouvernement d'"insupportable", le PCF appelle l'Etat à intervenir en faisant jouer l'option d'achat de 20% du capital d'Alstom avant le 17 octobre. Car cela permettrait ensuite à la partie française d'utiliser le droit de rachat de la part de GE dans la co-entreprise bâtie pour les énergies renouvelables. Et dont fait partie toute la filière "hydro".

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a déjà balayé cette hypothèse, arguant que toute entrée au capital mettrait en péril la fusion des activités "transports" d'Alstom avec celles de l'Allemand Siemens. Les députés communistes "demandent l'audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale du PDG de GE-Hydro France", Yves Rannou.


"Mépris de la parole donnée"

Dans un communiqué distinct, Europe Écologie les Verts estime que GE "méprise la parole donnée" au moment du mariage avec Alstom Energie de créer 1.000 emplois supplémentaires et demande "instamment aux pouvoirs publics de réagir vite".
EELV estime "urgent de mobiliser les partenaires publics intéressés à maintenir en Europe un outil industriel dans l'hydroélectricité".


Un comité central d'entreprise (CCE) portant sur le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) enclenché en juillet, devait initialement se tenir jeudi matin. "La direction a refusé de rentrer dans le site tant que les sorties ne sont pas dégagées et que la situation n'est pas revenue à la +normale+ (...) la direction se refuse à toute négociation avec nous", a expliqué le délégué CFDT Thibault Cholat, aux salariés massés devant l'entreprise.

"On ne lâchera rien"

"La situation normale, c'est hors plan de saccage de l'emploi ! Faut bien se le mettre en tête : tout le monde a envie de bosser et comme il faut, mais le saccage de l'emploi, ça non, ce n'est pas la normale!", a ajouté Claude Villani (CGT).

L'intersyndicale (CFE-CGC, CFDT et CGT) a fait constater par un huissier que les représentants du personnel étaient bien présents pour participer à ce CCE mais pas la direction. "On ne lâchera rien", a déclaré M. Cholat, applaudi par les salariés. Certains avaient confectionné une banderole disant "Adieu l'indépendance énergétique", hissée aux mâts avec un drapeau tricolore, à côté des tentes de camping où certains avaient passé la nuit et où d'autres s'apprêtaient à en passer une nouvelle.




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