Ce samedi 1er avril, un homme de 29 ans a mortellement chuté d’une télécabine aux Deux Alpes. Alcoolisé, il chahutait avec un ami au moment du drame. La direction de la station assure que les installations étaient aux normes et contrôlées par les services de l’Etat. Une enquête a été ouverte.
"C’est un drame qui va laisser des traces". Ce dimanche matin, toute la station des Deux Alpes est sonnée après l’accident qui a provoqué la mort d’un homme de 29 ans.
"Je voudrais adresser tout notre soutien à la famille de la victime" insiste Fabrice Boutet, le directeur du groupe SATA qui gère le domaine. "Une cellule psychologique a aussi été ouverte pour les pisteurs secouristes", ajoute-t-il.
Que s'est-il passé ?
Il était environ 17 heures ce samedi 1er avril lorsque deux amis de 23 et 29 ans ont emprunté le Jandri Express pour descendre du glacier des Deux Alpes. Alcoolisés, ils auraient chahuté dans la télécabine, l’un filmant l’autre avec son téléphone. "Celui de 29 ans a traversé la paroi en plexiglas et fait une chute mortelle de 40 mètres", explique Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble.
En tombant, le jeune homme s’est empalé sur une balise située sur la piste en contrebas. Il a été déclaré mort à l’arrivée des secours.
Une enquête ouverte
Après le drame, une enquête a été ouverte et confiée à la compagnie de gendarmerie de La Mure. "Une expertise de la cabine est programmée" ajoute le parquet.
D’après les premiers éléments, la victime aurait "volontairement" percuté la porte de la cabine pour "jouer", et serait passée à travers. "La personne s’est élancée et, compte tenu de sa corpulence et de sa taille, elle est venue taper en plein centre du plexiglas et il a cédé. C’est l’accident le plus bête possible", regrette Fabrice Boutet.
"Ça ne doit pas arriver dans une utilisation normale"
La télécabine, de forme ronde, est cerclée de plexiglas renforcé par des barres en métal. Le jeune homme se serait élancé du côté de la porte, et, emporté par son poids, il serait passé au-dessus de la charnière métallique, faisant céder une partie du plexiglas.
"Ça ne doit pas arriver dans une utilisation normale. Tout était solide, la porte n’a pas cédé. Et même le plexiglas est resté dans les membrures. C’est au centre que ça a cassé. Toute la sécurité de la cabine a fonctionné" assure le directeur de la station, précisant que "les installations avaient été contrôlées récemment par les services de l’Etat avant leur remise en exploitation". "Les cabines sont renforcées, car les réglementations évoluent", souligne-t-il.
D’autres accidents similaires dans la région
En effet, plusieurs normes de sécurité, comme l’ajout de barres métalliques, ont été rendues obligatoire à la suite de drames similaires.
En 2008, un trentenaire originaire d’Amiens était tombé de la cabine de Planpraz à Chamonix, alors qu’il se trouvait en présence de trois amis. L’enquête avait démontré que le groupe avait chahuté avant l’accident, mais aussi que le plexiglas n’était pas assez solide. Les enquêteurs avaient conclu que la cabine n’était conçue que pour voyager assis.
Deux semaines plus tard, toujours durant l'hiver 2008, un homme avait failli basculer dans le vide alors qu’il voyageait dans une télécabine aux Arcs.
Suite à ces deux accidents, un rapport du bureau d’enquête sur les accidents de transports terrestres avait pointé du doigt 48 télécabines. Au total, 3 000 cabines avaient dû être sécurisées en urgence avant la saison suivante, notamment avec l’ajout de double vitrage et de renforcement avec des barres transversales. Dans les Alpes, 28 stations de ski avaient été concernées par ces aménagements.