Le corps de Fabrice Ladoux, jeune garçon de 12 ans enlevé, violé et tué en 1989 à proximité de Grenoble, a été exhumé dans le cadre de nouvelles investigations du pôle "cold cases" de Nanterre. Sa mort fait partie du dossier des "Disparus de l'Isère", encore irrésolu. Retour sur les circonstances de son décès.
Le pôle "cold cases" de Nanterre, dédié aux affaires non-résolues, a récemment relancé les investigations autour de la mort de Fabrice Ladoux, un enfant de 12 ans enlevé, violé et tué en 1989 puis retrouvé mort dans le massif de la Chartreuse, en Isère.
Le corps du jeune garçon a été exhumé à la demande de la juge d'instruction en charge des investigations, Sabine Khéris, qui s'est rendue sur place la semaine passée. Selon le journal Le Parisien, le but de cette démarche est de procéder à de nouvelles expertises ADN et de réaliser un nouvel examen médical du corps.
De plus, des drones ont survolé la zone où le jeune garçon a été retrouvé en 1989. Retour sur les circonstances de sa disparition.
Sa disparition
La disparition de Fabrice Ladoux intervient le vendredi 13 janvier 1989. Le jeune garçon quitte son domicile du centre-ville de Grenoble, en début d'après-midi, pour rejoindre son collège situé dans le quartier des Eaux-Claires, rue de Dunkerque, à moins d'un kilomètre.
Il n'arrive pas à son établissement scolaire. Sa disparition est signalée par sa mère, ne le voyant pas rentrer. Les recherches sont lancées. D'après les archives du Monde, le jeune garçon était un élève "sans aucun problème" d'une classe de 6e.
La découverte du corps
Deux jours après sa disparition, Fabrice Ladoux est retrouvé dans l'après-midi du dimanche 15 janvier sur la commune de Quaix-en-Chartreuse, à une quinzaine de kilomètres de Grenoble.
La découverte a été faite par un promeneur. Le corps du jeune garçon a été retrouvé dans un petit ravin situé en contrebas d'une route de montagne.
Selon les premières constatations effectuées par les gendarmes de Meylan (Isère), l'enfant portait les mêmes vêtements qu'au moment de sa disparition. Le corps aurait pu être jeté d'une voiture en pleine nuit. Des traces de coups, de violences sexuelles et d'étranglement ont été retrouvées sur la dépouille du jeune garçon.
"C'est une nouvelle terrible qui est tombée hier soir. Il n'y avait plus d'espoir de retrouver Fabrice. Jusqu'au dernier moment, nous avons cru qu'il s'agissait d'autre chose. L'établissement est complètement bouleversé", racontait alors un membre du corps enseignant de son collège.
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Les suites
Après les premières avancées et la découverte du corps, l'enquête se heurte au manque d'indices. Mais le dossier, longtemps resté à l'instruction, ne se conclut pas pour autant sur un non-lieu. En 2010, plus de 21 ans après le meurtre, un suspect installé sur l'île de Mayotte a été placé en garde à vue et entendu par les enquêteurs.
Ces derniers s'intéressaient au profil génétique de cet homme qui habitait en région grenobloise à l'époque du drame. Des éléments d’ADN en possession des gendarmes ont été confrontés au profil génétique du suspect. Mais après vérification, cette confrontation s'est révélée négative et le suspect a été innocenté.
Les "Disparus de l'Isère"
Le terrible meurtre de Fabrice Ladoux fait partie du dossier des "Disparus de l'Isère". Sa disparition est susceptible d’être liée à celles de Grégory Dubrulle, de Ludovic Janvier et de Charazed Bendouiou, des garçons et filles âgés de 5 à 15 ans, enlevés, tués ou disparus dans la région grenobloise entre les années 1980 et 1990.
Ces affaires font l'objet de nouvelles enquêtes confiées au tout récent pôle national dédié aux "cold cases". Installé depuis le 1er mars 2022 au tribunal judiciaire de Nanterre, ce groupe se penche sur des affaires parfois vieilles d'un demi-siècle qui ont résisté aux enquêteurs à travers le pays.
France 3 Auvergne-Rhône-Alpes diffusera une émission spéciale Enquêtes de Régions dédiée aux cold cases le 12 avril à 23 heures.
