Manon, 24 ans, a miraculeusement survécu après avoir été poussée du haut d’un pont par un déséquilibré à Grenoble dans la nuit du 7 décembre. Précipitée dans l’Isère, elle a été sauvée par deux policiers. "Un vrai conte de Noël" pour son père, qui a tenu à remercier les officiers en personne.
"Après vingt minutes passées dans l’eau froide, elle ne tenait plus, elle disait qu’elle allait lâcher" raconte Nicolas V., qui a failli perdre sa fille à quelques minutes près dans la nuit du 7 décembre.
Mais grâce au courage de deux jeunes policiers, la jeune femme a eu la vie sauve. "Ces deux hommes d’une vingtaine d’années ont l’âge de ma fille et ils n’ont pas hésité à mettre leur vie en danger pour sauter dans un fleuve avec du courant. J’ai trouvé ce geste admirable", raconte le père de famille, qui a lui-même contacté France 3 Alpes pour témoigner sa reconnaissance aux forces de l’ordre. C’était important pour moi de leur témoigner toute ma gratitude".
Un déséquilibré croisé au milieu de la nuit
Installée à Paris, Manon, 24 ans, était rentrée chez ses parents pour le week-end afin d’assister à une remise de diplôme dans sa faculté grenobloise. Après la cérémonie, la jeune fille a bu un verre avec des amis avant de rejoindre la boîte de nuit "Le vieux manoir". C’est en sortant de la discothèque vers 4 heures du matin que sa vie a failli basculer.
Alors qu’elle attendait un taxi avec deux amis au niveau du pont de la Citadelle, la jeune femme a été poussée par-dessus la rambarde par un homme arrivé dans son dos. "Juste avant de la pousser, il a dit à ses amis qu’il avait envie de commettre un meurtre", détaille son père Nicolas V. "Manon est tombée dans l’Isère, et par miracle, a évité les rochers en contrebas".
Emportée par le courant, la jeune femme est parvenue à s’agripper à un rocher tandis que ses amis appelaient le 17. "Elle est restée une vingtaine de minutes dans l’eau glacée à se cramponner, mais au bout d’un moment elle a commencé à perdre des forces et à dire qu’elle allait lâcher, poursuit Nicolas V. Et là, comme dans un film de Noël, deux policiers ont réussi à la localiser avec leur lampe torche et à sauter pour la récupérer au moment où elle a prononcé ces mots".
C’était important pour moi de pouvoir remercier les policiers qui n’ont pas hésité à sauter dans l’eau à un moment critique.
Nicolas V., père de la victime
Au moment de sa prise en charge par une ambulance, la température corporelle de Manon atteignait tout juste les 33 degrés. "C’était important pour moi de pouvoir remercier les policiers qui n’ont pas hésité à sauter dans l’eau à un moment critique. Sans eux, vous ne m’auriez pas au téléphone" poursuit le papa.
Le samedi en fin d’après-midi, Manon et ses parents se sont même rendus à l’hôtel de police de Grenoble pour rencontrer le jeune gardien de la paix et son stagiaire. "C’était un moment fort. J’ai vu dans leurs visages la satisfaction de se dire qu’ils ont sauvé une vie. Quand on est jeune policier et qu’on commence dans la vie, c’est quelque chose dont on se souvient longtemps. Ça contraste avec toutes les critiques négatives qu’ils reçoivent au quotidien" conclut le père de famille.
Ce dimanche, sa fille Manon a pu prendre un train pour retourner à Paris. Le déséquilibré, interpellé peu après la tentative de meurtre, a été interné en hôpital psychiatrique.