Emmaüs organisait son premier grand salon régional ce dimanche à Grenoble. La communauté des compagnons a accueilli des milliers de personnes venues faire des affaires. Les bénéfices serviront à financer des projets humanitaires.
Les portes d'Alpexpo sont ouvertes depuis une poignée de minutes et c'est déjà le bain de foule, comme à l'ouverture des soldes. A Grenoble, des milliers d'acheteurs sont venus profiter du premier salon régional organisé par Emmaüs dimanche 24 novembre.
Au milieu des 2000 mètres carrés de stands où s'entassent meubles, vêtements, jouets et bibelots, les acheteurs jouent des coudes pour dénicher les perles rares à petit prix. "J'ai acheté des vêtements pour ma fille, des verres et une superbe table en formica. On en n'a même pas pour 50 euros au total mais je ne sais pas si ça va rentrer dans la voiture", témoigne Christine, venue faire des emplettes "pour le porte-monnaie et pour l'éthique".
"Le souhait d'Emmaüs, c'est de ne plus exister"
Organiser cette "grande vente de solidarité" n'a pas été une mince affaire pour Emmaüs. De Lyon à Valence en passant par Vienne et Chambéry, une trentaine d'antennes participent à ce salon animé par quelque 150 compagnons. "Il a fallut 15 ans de combat pour l'avoir ce salon. On faisait le salon national tous les ans à Paris et on s'est dit qu'il en fallait un en région. Après des années de discussion, on y est arrivés", explique "Jean Jean", un compagnon qui tient le stand de vélo. En moins d'une heure, une cinquantaine de ces montures ont trouvé preneur.
Emmaüs célèbre cette année ses 70 ans, et l'esprit de l'abbé Pierre reste intact. "Le souhait d'Emmaüs, c'est de ne plus exister. Malheureusement on est toujours là. On fera ce qu'il faut pour ne plus exister, on n'y arrivera peut-être jamais mais c'est l'objectif", ajoute Gwenaël Jarillot, délégué de région chez Emmaüs Rhône-Alpes. Les bénéfices de cette première vente régionale serviront à financer des projets humanitaires en France mais aussi à l'étranger.