Le Musée de l’Ancien Evêché de Grenoble propose une exposition de calligraphies alpines, un témoignage sensible sur la fragilité du monde alpin, ses paysages, sa faune et sa flore.
L’exposition au Musée de l’Ancien Evêché de Grenoble est composée d’une soixantaine d’œuvres, encres et aquarelles, de l’artiste suisse Eric Alibert. D’abord illustrateur d’ouvrages scientifiques consacrés au monde animal, le peintre a gardé le goût de l’observation de la nature alpine, devenue pour lui source de création.
Les galipettes de jeunes chamois, la valse de tétras-lyres ou le vol de chocards… dans les traits d’Eric Alibert c’est la montagne toute entière qui s’éveille.
"Le souffle de la nature, c’est un thème qui se développe au fil de toute l’exposition, il est très inspiré par les philosophes orientaux et notamment les bouddhistes qui considèrent que le vivant ne peut pas se nommer. Il est entre apparition et effacement, il est dans un souffle. C’est-à-dire que nous tous qui vivons sur cette planète, plantes, humains, nous sommes dans des temps différents mais toujours soumis à cette idée de l’apparition et de la disparition…"
Des calligraphies ou écritures alpines, plus d’une soixantaine en tout exposées, qui renvoient à la tradition chinoise du paysage.
"Je me suis tourné vers la calligraphie après une « rencontre » avec le papier Japon. Un papier, qui en dialoguant avec l’encre de Chine, permet une gamme de gris absolument incroyable. Pour les orientaux la couleur s’exprime d’ailleurs par les nuances de gris" explique le peintre.
"Dans cette technique, il y a toute une partie des choses que vous pouvez contrôler et une autre qui vous échappe. Quand vous faites une calligraphie à l’encre, vous devez libérer le geste et c’est de cette façon que vous transmettez l’énergie. Il n’y a pas de repentir, c’est ça qui est intéressant."
Un travail mené au plus près de la faune et de la flore, le fruit d’heures d’observation dans les hautes vallées de nos Alpes qui invite le visiteur à "apprécier la variété du vivant".
"Il y a ce que l’on voit et tout ce qui est caché" ajoute Eric Alibert.
"La nature nous laisse toujours un peu en deçà de ce que l’on peut comprendre d’elle. Elle ne nous promet jamais rien, il faut accepter cette part de hasard ou de providence qu’elle peut nous offrir. J’aime bien cette idée que les animaux nous observent plus que nous les observons."
Autour de l’exposition programmée jusqu’au 15 novembre prochain, le Musée de l’Ancien Evêché propose gratuitement des rencontres suivies de séances de dédicaces avec l’artiste :
- Samedi 19 septembre et Dimanche 20 septembre à 15h dans le cadre des Journées du patrimoine.
- Samedi 14 novembre à 17h et 20h30 et Dimanche 15 novembre à 15h dans le cadre de la Nuit des musées et Musées en fête.