Grenoble : l'augmentation de la taxe foncière de 25 % votée après un conseil municipal houleux

La hausse de 25 % de la taxe foncière à Grenoble a été votée, ce lundi 13 mars, au cours d'un conseil municipal sous haute tension. Malgré certaines réticences, les élus de la majorité ont tous voté pour.

Les impôts des propriétaires grenoblois vont bien augmenter à l'automne prochain. Dans un contexte de fortes tensions, le conseil municipal de Grenoble a voté, ce lundi 13 mars au soir, le budget primitif 2023. La hausse de la taxe foncière de 25 % et la cession des actions du bailleur social Grenoble Habitat, détenues par la Ville, à une filiale de la Caisse des dépôts et consignations ont donc également été votées.

Accusé de "déni de démocratie", de "gestion catastrophique" ou de mener la ville à une "mise sous tutelle", la soirée fut longue et délicate pour Eric Piolle, la maire EELV de Grenoble. Outre les manifestations organisées à l'extérieur du conseil municipal, le maire écologiste a été attaqué de toute part.

Le "capitaine du Titanic"

Dans un premier temps, Cécile Cénatiempo, cheffe de file de l'opposition PS et affiliés, a demandé un "rappel au règlement" et le "retrait des délibérations relatives à Grenoble Habitat et au restaurant du musée" au bout de cinq minutes d'audience. Pour cause, les élus n'auraient pas eu toutes les informations relatives à ces deux dossiers.

Puis, les critiques ont fusé de la part d'Emilie Chalas, ancienne députée Renaissance, et Alain Carignon, leader de l'opposition municipale : "Nous sommes la première ville de France pour l'impôt sur les ménages, nous sommes les plus endettés et nous avons les dépenses de fonctionnement les plus élevées. Eric Piolle continue dans le mur, il est le capitaine du Titanic."

Des doutes au sein de la majorité

Enfin, la hausse de la taxe foncière a été désavouée même dans le camp de la majorité : "Nous sommes quelques-uns à ressentir un malaise sur la construction du budget 2023 tel que nous le proposons aujourd'hui", a notamment précisé Laure Masson.

"C'est un impôt très lourd, extrêmement injuste, qui augmente d'année en année. La taxe foncière est identique pour quelqu'un qui s'est endetté afin d'acquérir un logement et quelqu'un qui a reçu en héritage un immeuble, a continué la conseillère municipale de la majorité. Une augmentation de 16 % de la taxe foncière aurait permis de faire face aux nouvelles dépenses incompressibles, d'assurer le fonctionnement du service public et de réaliser notre plan pluriannuel d'investissements de transition."

La conseillère municipale, qui s'est exprimée pendant de longues minutes, a fait part de ses divergences puis a annoncé qu'elle, ainsi que six autres élus de la majorité, voteraient finalement le budget.

Cette hausse de 25 % de la part communale, qui viendra s'ajouter à une augmentation de 7 % des bases décidée nationalement, doit permettre de lever environ 44 millions d'euros.

Nous sommes là dans un virage, une amplification de cette transition avec le choix résolu de dire que nous devons aller plus vite.

Eric Piolle, maire de Grenoble.

Selon la municipalité, les sommes ainsi levées serviront pour moitié à "faire face à l'inflation, au coût de l'énergie, ou encore à la hausse du point d'indice des agents", tandis que l'autre moitié sera versée dans un plan d'investissement existant dédié aux transitions, au renforcement du service public et à la mise en place d'un "bouclier social et climatique".

"Nous sommes là dans un virage, une amplification de cette transition avec le choix résolu de dire que nous devons aller plus vite et que nous avons besoin de ce bouclier social et climatique", s'est exprimé Eric Piolle.

Le budget a été voté à la majorité, mais il reste toutefois suspendu à la validation de la vente de Grenoble Habitat par la Métropole, également actionnaire du bailleur social.

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