Les responsables des hôpitaux et des cliniques de la métropole de Grenoble se sont donnés rendez-vous, jeudi 21 octobre, pour évoquer la saturation des services d'urgence. Une situation compliquée par le manque de personnel.
Tous se sont retrouvés autour de la table, ce jeudi 21 octobre. Les représentants des hôpitaux publics et privés, des principaux établissements de santé de Grenoble ainsi que les médecins de ville se sont réunis au centre hospitalier de Grenoble Alpes pour évoquer les services d'urgence saturés en Isère.
Le constat est unanime : la prise en charge des patients est sur la corde raide, avec une hausse de plus de 4 % de fréquentation, pour les urgences, par rapport à 2019 - avant la pandémie.
"Une augmentation de 4 %, c'est énorme. Surtout que nous n'en sommes qu'au mois d'octobre. On est très inquiets de ce qu'il va se passer cet hiver. Déjà aujourd'hui, on est à saturation", témoigne le docteur Guillaume Richalet, directeur général de la clinique des Cèdres.
De longues attentes aux urgences
Au centre hospitalier de Grenoble Alpes, les services ont du mal à dégager des lits. Malgré la régression de la pandémie, l'offre des soins n'est pas revenue à la situation d'avant Covid-19.
"On peut avoir des attentes qui sont très importantes."
Guillaume Debaty, responsable du Samu en Isère.
Un afflux de patients survient alors que le personnel, ébranlé par des mois de pandémie, n'est pas au complet. Les patients sont donc pris en charge avec, parfois des délais importants. Parfois 11 heures pour de patients sans pathologie grave : "On peut avoir des attentes qui sont très importantes. Il faut savoir qu'il y a un tri. Les patients les plus graves seront pris en charge en priorité et correctement, en fonction de leur pathologie", accorde le professeur Guillaume Debaty, responsable du Samu en Isère.
"C'est surtout sur les patients moins graves que les délais vont se répercuter. On peut craindre des retards sur la prise en charge", poursuit-il et recommande de "chercher d'autres pistes de prises en charge, plutôt que d'appeler, d'office, les urgences".
Mieux gérer les appels
Cette surcharge des urgences se répercute sur tous les maillons de la chaîne de soins. Malgré le repli du Covid-19, beaucoup d'actes déprogrammés doivent être reportés. Une situation qui complique la prise en charge des patients : "On a des équipes en épuisement physique et psychologique. Certaines personnes sont donc en arrêt et on le comprend, il faut qu'elles puissent se remettre de tout ça", accorde le docteur David Voirin, directeur général adjoint du groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble.
Facteur aggravant : les médecins traitants sont aussi débordés. À défaut d'un rendez-vous, les patients sont incités à contacter le numéro d'urgence le 15.
"On a des ressources très importantes au 15, des médecins hospitaliers et des médecins libéraux qui régulent. C'est eux qui vont pouvoir dire quelle est la meilleure réponse au besoin de santé du patient", rappelle Monique Sorrentino, directrice générale du CHU de Grenoble Alpes.
Face à cette pénurie, les cliniques et les hôpitaux de la métropole recrutent des dizaines de postes d'infirmières, d'aides-soignants ou encore de médecins urgentistes.