La journée de mobilisation nationale du monde de la culture a été suivie samedi 6 juin à Grenoble par une quarantaine de personnes. L'occasion de faire le point et de maintenir la pression pour que les promesses d'aides se transforment en réalité bien concrète.
C'est en musique que s'est rassemblée une quarantaine de manifestants samedi 6 juin dans le jardin de ville à Grenoble pour exiger du gouvernement qu'il respecte ses engagements auprès du monde de la culture, qui comptabilise 1,3 million d'emplois.
Le 6 mai dernier, le Président de la République avait en effet annoncé des mesures visant à aider les acteurs du secteur culturel, fortement touché par la crise du coronavirus. Emmanuel Macron avait notamment promis une année blanche pour les intermittents jusqu’en août 2021. Il avait également annoncé la mise en place de fonds d’indemnisation pour les tournages, un grand programme de commandes publiques et avait promis une aide de 50 millions d’euros pour le Centre national de la musique.
Pour l'instant il n'y a rien. Il n'y a strictement rien. Il n'y a eu que de la communication. Il n'y a aucun milliard qui a été débloqué, il n'y a aucun décret d'application sur la promesse de prolonger de douze mois pour les intermittents du spectacle qui ne pourront pas travailler cette année",
- Michel Szempruch, réalisateur.
Les manifestants se sont réunis pour échanger, rester vigilants sur l'évolution de la situation et se sentir un peu moins seuls face à une situation déjà très critique pour certains. "Je suis en fin de droit au 30 juin, toute seule avec un enfant de 5 ans et demi", s'inquiète Clara, artiste grenobloise.
Une occasion de lutter aussi contre la loi sur l'assurance-chômage
Inquiets au présent et pas vraiment sereins sur leur avenir proche, les intermittents ont profité de leur rassemblement pour rappeler qu'ils lutteront également contre la réforme de l'assurance-chômage reportée au mois de septembre.
"Nous, on demande l'annulation pure et simple. C'est un scandale qu'en période de crise, il y ait des gens qui se retrouvent dans la précarité avec le chômage qui explose, que l'on baisse les allocations des gens puisqu'il faut un minimum pour vivre décemment. Comme tout le monde", déclare Michel Szempruch.
Décidé et mobilisé, le monde de la culture veut se faire entendre et espère que son utilité sera reconnue comme celle d'autres domaines tels que l'aéronautique ou l'automobile.