Une permanence psychologique a été mise en place au commissariat de Grenoble pour accueillir les femmes victimes de violences conjugales. Depuis plusieurs mois, un ensemble de mesures ont été prises pour lutter contre ce fléau.
C'est un petit bureau adossé à l'accueil du commissariat de Grenoble. Ici, les femmes victimes de violences conjugales sont reçues pour déposer plainte. Une prise en charge souvent complexe dans le tumulte de l'hôtel de police mais que le brigadier-chef Brice a appris à gérer. C'est à lui, souvent, que ces femmes victimes sont adressées.
"On commence par essayer de poser la situation, de se calmer, de lui montrer qu'on porte de l'attention et qu'on est prêt à écouter, raconte le policier au groupe d'appui judiciaire. Des fois, elles sont assez choquées donc ça part dans tous les sens, tout est mélangé et c'est à nous de cadrer pour arriver à voir si, dans la situation, il y a quelque chose de nature pénale qui peut intéresser la justice."
"Écouter, accompagner, contenir et soutenir"
En France, un féminicide a lieu tous les deux jours. Ce chiffre a été martelé il y a quelques mois lors du Grenelle contre les violences conjugales, rappelant l'urgence de mettre en place des moyens forts pour lutter contre ce fléau. A Grenoble, la procédure a beaucoup évolué depuis cette date. Les policiers doivent désormais remplir un procès-verbal spécifique pour ce type de faits. Un questionnaire qui ne laisse aucun détail de côté.
[#GrenelleViolencesConjugales] Face aux violences conjugales, comment réagir ? #NeRienLaisserPasser pic.twitter.com/yascStpgS2
— Secrétariat d’État chargé de l'Égalité (@Egal_FH) February 28, 2020
"Tout ce que moi je ressens, il faut que l'enquêteur le ressente également. Il faut que les mots soient bien choisis, c'est important. L'impression que j'ai, il faut que le collègue qui n'a jamais vu la personne la ressente aussi s'imagine vraiment la chose", reprend le brigadier-chef Brice. Autre nouveauté : à quelques mètres du bureau des plaintes, une permanence psychologique a été mise en place pour les victimes. Elle est ouverte du lundi au vendredi en journée.
"On peut recevoir les personnes avant la plainte, parce que parfois ça peut être anxiogène de se retrouver ici dans le commissariat. On ne va pas les inciter à faire un dépôt de plainte ou pas. En tous cas, on est là pour écouter, accompagner, contenir et soutenir", raconte Marine Minguet, psychologue au sein de cette cellule. Dans ce même lieu, celles qui le souhaitent peuvent aussi rencontrer une assistante sociale et un conseiller juridique. Des services proposés sur rendez-vous.