VIDEO. Grenoble : opération de police dans le quartier Mistral après la diffusion d’une vidéo choc de trafiquants armés

A Grenoble, après la diffusion sur les réseaux sociaux de la vidéo mettant en scène des trafiquants de drogue armés et cagoulés, une vaste opération de police a été menée mercredi 27 août en début de soirée dans le quartier Mistral.

Après la diffusion d’une vidéo montrant des trafiquants de drogue lourdement armés et cagoulés et se mettant en scène dans le quartier Mistral à Grenoble en début de semaine, vidéo qui était devenue virale très rapidement, une importante opération de police a été organisée mercredi 27 août en début de soirée sur les lieux où a été tournée la vidéo polémique.

Les journalistes et caméras étaient conviés à assister à ce déploiement de force. L’opération, entamée en début de soirée par une quarantaine de policiers dans le quartier Mistral, visait à assurer que "l'État s'imposera face l'ensauvagement d'une minorité de la société", a écrit le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter.

Le bilan est resté maigre avec une cinquantaine de contrôles effectués sur des consommateurs de drogue et deux scooter saisis, mais aucune interpellation à signaler.
 


Toutefois, selon le préfet de l'Isère Lionel Beffre, "il était important de réaffirmer l'autorité de l'Etat sur ce territoire" après la diffusion des vidéos. "Il n'appartient pas à quelque groupe que ce soit de faire la loi, ça appartient aux forces de l'ordre", qui seules "ont la capacité d'être armées dans l'espace public et sur la voie publique", a-t-il assuré. Cette opération visait selon lui à envoyer un triple signal, à la population, aux délinquants et aux forces de police.
 
Les jeunes du quartier l'ont toutefois interpellé en lui criant que "la vidéo était un clip de rap et que les armes étaient factices! "
 
Le parquet de Grenoble a ouvert une enquête après la diffusion en début de semaine de vidéos tournées dans le quartier Mistral, très touché par le trafic de stupéfiants. La première, devenue virale comme la seconde depuis lundi, met en scène sept hommes, cagoulés et parfois munis d'armes en apparence réelles, faisant le guet autour d'un point de deal, près d'une aire de jeux, où se dirige un homme s'apparentant à un consommateur.

Le quartier est qualifié dans l'autre vidéo de "capital (sic) du stup": on y voit cinq hommes autour d'une table couverte de paquets de friandises qui pourraient contenir des produits stupéfiants.
 

Armes réelles ou factices ?

Des images "inadmissibles", avait réagi lundi sur Twitter le procureur de la République à Grenoble, Éric Vaillant. Cela "renforce, si besoin est, la détermination du parquet de Grenoble à lutter contre les trafiquants de stupéfiants", ajoutait-il. Pour le magistrat, il est "probable que ces images aient pour objectif d'impressionner d'éventuels ennemis ou clans rivaux qui ambitionneraient de s'approprier ce point de deal dans la guerre de territoires et de pouvoir qui opposent les trafiquants actuellement", a-t-il expliqué au quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Une autre hypothèse a été avancée mercredi devant le préfet par certains jeunes du quartier, qui ont assuré que les armes étaient factices et avaient été exhibées pour le besoin du tournage d'un clip de rap. Pourtant, plusieurs règlements de comptes ont agité l'agglomération grenobloise ce mois-ci. Le 2 août, un homme de 29 ans en liberté conditionnelle a été abattu en pleine rue à Grenoble. Deux jours plus tard, un guet-apens à Eybens faisait un mort et un blessé par balles. L'auteur présumé des tirs a été interpellé depuis dans le Var et incarcéré en Isère.

"Nous savons depuis très longtemps qu'il y a du trafic de stupéfiants dans le quartier Mistral, bien avant la vidéo", a expliqué devant la presse la directrice départementale de la sécurité publique de l'Isère, Fabienne Lewandowski.  160 interpellations y ont été effectuées depuis janvier, selon le préfet. Ces trafics et leurs conséquences en termes de criminalité sont loin d'être une nouveauté dans la ville alpine.

À l'été 2018, le syndicat Alliance Police Nationale avait dénoncé l'insécurité "catastrophique" régnant à Grenoble, qualifié de "Chicago français", alors que le ministre de l'Intérieur de l'époque, Gérard Collomb, était en déplacement dans le Vercors voisin. Un an plus tôt, le procureur de la République Jean-Yves Coquillat, alors en poste, avait affirmé n'avoir "jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrénée par le trafic de drogue".
 
 
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