La ministre du Logement a annoncé que le gouvernement avait refusé l'encadrement des loyers voulu par les élus locaux dans la Métropole de Grenoble. Un nouveau dossier devrait être déposé par le conseil métropolitain.
C'était l'une des grandes promesses de l'exécutif métropolitain. Mais l'encadrement des loyers ne verra pas le jour tout de suite dans la métropole de Grenoble. "Le marché locatif de l'agglomération grenobloise ne montre pas de signe de tension", a déclaré la ministre du Logement Emmanuelle Wargon dans les colonnes du Figaro, annonçant que la candidature de la Métropole avait été refusée.
Le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle avait vanté "une mesure de justice sociale supplémentaire" qui "permettra de lutter contre les abus constatés et d’éviter de manière préventive des hausses de prix incontrôlées sur plusieurs quartiers de Grenoble". Ce dispositif aurait permis de fixer, pour chaque type de bien, un loyer médian que le propriétaire ne peut pas dépasser au-delà de 20%. Il aurait concerné 60% des locataires dans les 28 communes de la métropole.
La décision du gouvernement "s'appuie uniquement sur les critères fixés par la loi", fait savoir la ministre. Car c'est à l'exécutif de trancher sur cette question, comme le prévoit la loi Elan de 2018. "Le dossier déposé par la Métropole se basait pourtant sur les données précises récoltées par l'Observatoire des loyers montrant une tension réelle sur le marché locatif de plusieurs secteurs de l'agglomération, corrélée à un niveau de loyer élevé", se défend la municipalité grenobloise dans un communiqué.
Nouvelle candidature
Un Obsevatoire des loyers avait été mis en place en 2016 dans la métropole de Grenoble, étape indispensable avant de déposer un dossier pour demander l'encadrement des loyers. Mais cette volonté n'avait pas fait l'unanimité au sein du conseil métropolitain. "Imposer un encadrement des loyers n’aurait pour effet que de freiner l’initiative et les investissements sur notre territoire", estime notamment la conseillère métropolitaine et députée LREM de l'Isère Emilie Chalas.
"Le gouvernement doit se montrer ambitieux et donner les moyens aux collectivités de mettre en place concrètement et rapidement l'action locale, afin de garantir le meilleur niveau de vie à nos concitoyen-nes, notamment en cette période où nous devons tout faire pour préserver le pouvoir de vivre", réagit Eric Piolle qui "déplore fortement" ce refus.
Mais les élus ne comptent pas abandonner. "Dans le cadre de la loi 4D, l’expérimentation pourrait être allongée de plusieurs années supplémentaires, explique la municipalité grenobloise. Si tel est le cas, Grenoble ne manquera pas de déposer un autre dossier adapté en collaboration avec les services de l’Etat au niveau local et national." Eric Piolle annonce pour sa part qu'il enverra un courrier à Emmanuelle Wargon "dans les prochains jours".