L'encadrement des loyers va s'étendre à l'agglomération de Grenoble

Vingt-huit communes de l'agglomération grenobloise situées en zones tendues vont voir leurs loyers encadrés afin de "lutter contre les abus". Panorama de la situation dans ces secteurs où la demande est forte, et les loyers élevés.

Après Paris et Lille, c'est au tour de Grenoble d'expérimenter l'encadrement des loyers. Le conseil métropolitain en a formulé la demande vendredi 20 novembre, de même que sept autres métropoles dont celle de Lyon. Cette mesure s'appliquera dans tout ou partie du territoire de 28 communes de l'agglomération classées en zone tendue, où l'accès à la location est le plus difficile, pour les trois années à venir. Si l'Etat retient la candidature grenobloise, cette mesure concernera 60% des locataires de la métropole.

Un loyer médian serait ainsi fixé pour chaque type de bien, et le propriétaire ne pourra pas demander un loyer supérieur de plus de 20% à ce prix - bien qu'il existe certaines exceptions listées ici par l'administration. Il s'agit d'"une mesure de justice sociale supplémentaire" pour le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, selon qui ce dispositif "permettra de lutter contre les abus constatés et d’éviter de manière préventive des hausses de prix incontrôlées sur plusieurs quartiers de Grenoble".
 


 

Fortes disparités entre les secteurs


Si son loyer ne rentre pas dans les clous de la loi, le locataire pourra par exemple le contester dans un délai de trois mois. La métropole précise qu'une campagne de communication sera menée auprès des locataires et propriétaires concernés "pour porter à leur connaissance les caractéristiques du marché locatif, les règles à respecter, ainsi que les démarches à effectuer en cas de non-respect de ces dernières."

En 2019, le loyer médian était de 10,8 €/m² dans l'agglomération de Grenoble, selon l'Observatoire des loyers. Un montant qui "est pratiquement équivalent à celui de Nantes et supérieur à ceux de Rennes, Strasbourg et Tours", peut-on lire dans la délibération de Grenoble-Alpes métropole. Les quartiers de Grenoble dont le niveau de loyer moyen est compris entre 11,6 et 11,9€/m² sont par exemple concernés par le dispositif d'encadrement.

L'Observatoire des loyers relevait, en 2018, "de fortes disparités entre les secteurs (...) avec des loyers médians s’échelonnant entre 9,4 et 12 €/m²." "Cet outil de régulation permettra de limiter les abus dans le cadre d’une démarche globale. Abus qui concernent souvent les petites surfaces, louées aux plus précaires : étudiants, familles mono-parentales", se félicite Europe Ecologie-Les Verts.

 

Constructions à la baisse


"Ce dispositif ne va pas régler à lui seul le problème du logement", nuance la ministre-déléguée au Logement Emmanuelle Wargon dans une interview accordée aux Echos mardi 24 novembre. "Les communes qui voudront encadrer leurs loyers devront aussi être volontaires dans la construction de logements", a-t-elle ajouté. Or, le taux de logements mis en chantier dans l'agglomération grenobloise est en baisse depuis 5 ans. Il a chuté d'environ 25% entre 2014 et 2019.

L'année passée, "l'agglomération [représentait] 36% des logements du département, 35% des habitants mais que 28% des mises en chantier", relève la même délibération de la métropole. Et les perspectives ne laissent pas entrevoir d'amélioration. Le rythme des constructions devrait rester ralenti dans les cinq années à venir pour les 28 communes concernées par l'encadrement des loyers. Ce qui risque d'accroître encore la tension sur le marché locatif.

 
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