Pour lutter contre la précarité menstruelle, la ville de Grenoble organise du 3 au 8 juin une collecte de protections périodiques. Messaouda a connu la rue et est maintenant membre d'un groupe de réflexion au sein de l'association Femmes SDF, elle explique pourquoi ce dispositif est indispensable.
Du 3 au 8 juin, la ville de Grenoble organise la collecte de protections périodiques pour aider les femmes qui n'ont pas les moyens de s'en acheter. Des urnes ont été installées dans les maisons de quartier, les centres sociaux ainsi qu'à l'Hôtel de ville. "Ça me touche beaucoup car j'ai été SDF à un moment et c'est assez difficile de se procurer des serviettes hygiéniques dans la rue, parce qu'on a peu de moyens et c'est trop cher", témoigne Messaouda.
"On peut demander aux gens mais c'est difficile"
Cette collecte, c'est aussi l'occasion d'évoquer ce sujet dont on parle peu. Messaouda, elle, connait bien les difficultés que rencontrent les femmes en situation précaire. Comme environ deux millions de femmes, elle a été confrontée au manque de protections hygiéniques : "On peut demander aux gens de nous dépanner mais c'est difficile, surtout lorsque l'on doit demander à un homme."Pérenniser les collectes
Membre du groupe "Projet santé" au sein de l'association Femmes SDF, Mesaouda compte bien participer à la collecte pour aider les femmes dans le besoin mais elle pointe aussi le besoin de pérenniser cette action. "Il faudrait faire systématiquement des collectes et non pas une fois par an", souligne-t-elle.Les dons seront immédiatement distribués via le planning familial et l'association "Femmes SDF". Selon un sondage IFOP de mars 2019, une femme sur trois, bénéficiaire d'associations, ne changerait pas suffisamment de protection ou aurait recours à des protections "de fortune".
Alors que le gouvernement songe à expérimenter la distribution gratuite de protections périodiques dans les lieux collectifs, Grenoble envisage de pérenniser cette collecte. "On aimerait bien qu'il y ait une réflexion même plus politique pour que les femmes puissent avoir accès tout le temps, gratuitement, aux serviettes hygiéniques", fait remarquer Alexia Choquet, "accueillante" de l'association Femmes SDF.