Un rassemblement était organisé ce samedi 17 décembre à Grenoble dans le cadre de la journée internationale des migrants. Plusieurs associations à l'initiative de cette action s'insurgent notamment contre le nouveau projet de loi immigration porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Une centaine de personnes se sont réunies, ce samedi 17 décembre, dans le centre-ville de Grenoble à l'occasion de la journée internationale des migrants, dont la date officielle est le 18 décembre. Plusieurs associations et syndicats à l'origine de cette manifestation s'insurgent notamment du projet de loi immigration porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Le ministre de l'Intérieur avait notamment expliqué, lors d'un entretien accordé à franceinfo, que ce projet de loi vise à "mieux intégrer et mieux expulser". Il sera présenté à l'Assemblée nationale au premier trimestre 2023, mais les grandes lignes sont déjà connues. La mesure phare consiste à la création d'un titre de séjour "métiers en tension", qui serait d'une durée d'un an, renouvelable et qui ne permettrait pas le regroupement familial.
Pour Steve Fluxman, du syndicat CGT des travailleurs sans-papiers : "Nous sommes très pessimistes par rapport à ce projet de loi", explique-t-il. "La notion de métiers en tension existe depuis très longtemps. Mais, maintenant, Gérald Darmanin veut la lier à l'employeur. C'est-à-dire qu'à partir du moment où l'employeur te licencie, tu n'as plus de titre de séjour. Ca donne un énorme pouvoir à l'employeur."
"L'économie en a besoin"
Pour lui, "les lois qui visent les migrants rendent leur vie très difficile, voire insupportable". Il constate notamment une diminution des régularisations des travailleurs migrants dans le département de l'Isère: "Depuis deux ans, on n'a eu que trois régularisations sur l'Isère. Le syndicat, qui existe depuis 2009 dans le département, observait des régularisations beaucoup plus nombreuses par le passé. Là, il y a un blocage total. C'est paradoxal : des employeurs demandent ces gens-là et ne peuvent pas les embaucher. L'économie en a besoin."
Steve Fluxman fait état "de boulots qui sont durs, mal payés. Comme ces travailleurs n'ont pas de droit, ils se retrouvent parfois à la merci de leur patron."
"Il faut que l'Etat donne des droits pour ne pas inciter le travail au noir ou la délinquance", raconte Diallo, un jeune livreur originaire de Guinée présent, ce samedi, à la manifestation. "Ce qu'on étudie en Afrique n'est pas la réalité de ce qui se passe en Europe. La devise de la France, c'est 'Liberté, Egalité, Fraternité'. Mais on ne m'a jamais dit que sans demande d'asile, j'allais dormir dehors."