Grippe : "On est dans la pente ascendante de l'épidémie", les hospitalisations à la hausse en Auvergne-Rhône-Alpes

Les consultations et passages aux urgences pour des cas de grippe se multiplient dans la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis quelques semaines. Ce virus peut provoquer des symptômes graves chez les personnes souffrant de problèmes respiratoires ou cardiaques.

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L'épidémie de grippe s'intensifie de semaine en semaine. Le virus touche désormais l'ensemble des régions du pays, dont Auvergne-Rhône-Alpes où le nombre de cas explose. Les passages aux urgences pour des cas de grippe ont augmenté de 133 % dans la région entre la semaine du 16 au 22 décembre et celle du 23 au 29 décembre.

Et le nombre d'hospitalisations pour syndrome grippal est passé de 156 à 424 sur la même période, soit une augmentation de 172 %, selon le dernier bulletin régional de Santé publique France. Olivier Épaulard, professeur d'infectiologie au CHU Grenoble-Alpes, fait le point sur l'évolution de l'épidémie et rappelle les bons réflexes pour s'en protéger.

France 3 Alpes : comment l'épidémie de grippe progresse-t-elle en Isère et plus largement en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Olivier Épaulard : Dans le département, en France, et même dans tout l'hémisphère nord, nous sommes dans un début de saison grippale comme on en connaît tous les ans. On a vu monter depuis deux semaines, et tout particulièrement cette semaine, les indicateurs de la grippe.

C'est-à-dire des tests positifs, des gens hospitalisés aux urgences tous les jours pour des difficultés respiratoires ou pour de la fièvre, des gens hospitalisés dans des services conventionnels ou même en soins intensifs du fait d'une grippe plus grave.

Pourquoi connaît-on des épidémies de grippe chaque année malgré la vaccination et les mesures barrières ?

Je ne sais pas si le port du masque est aussi répandu qu'il le devrait. C'est l'une des grandes leçons de la Covid-19 : quand il y a une maladie respiratoire, le meilleur moyen de limiter sa propagation est de mettre un masque, en particulier si on est soi-même malade ou si l'on doit se rendre dans un endroit confiné comme les transports en commun.

Mais la grippe fait tous les ans depuis des centaines d'années, en tournant autour de la Terre, des saisons grippales qui se succèdent parce que le virus change. De la même manière que les variants de la Covid ont déclenché de nouveaux pics épidémiques, la grippe varie tous les ans.

Il y a trois ou quatre souches qui peuvent varier ainsi et être responsables de maladies contre lesquelles le vaccin que l'on a fait il y a un ou deux ans est moins efficace. C'est pour cela que l'on adapte chaque année les vaccins aux nouvelles formes virales et que chaque année, on se fait vacciner.

Comment la situation peut-elle évoluer ?

On est complètement dans la pente ascendante de l'épidémie. Je ne sais pas combien de temps elle va durer parce qu'il y a parfois des répliques, comme après un tremblement de terre, pendant tout l'hiver par exemple.

C'est clairement le moment où il faut se protéger si l'on est fragile, où il faut mettre un masque si l'on est soi-même malade.

Comment peut-on se protéger efficacement contre la grippe ?

Je pourrais dire que le meilleur moyen est de se faire vacciner, mais c'est surtout vrai à l'automne. Il est toujours intéressant de se faire vacciner si on ne l'a pas encore fait, mais on encourage à le faire plutôt en anticipation.

Si soi-même on a des signes respiratoires, on tousse, on a de la fièvre, on est essoufflé, on a des crachats, il faut mettre systématiquement un masque si l'on se déplace. Par ailleurs, il faut renoncer à voir des personnes de sa famille ou des amis qui seraient âgés ou fragiles.

Il est toujours intéressant de se faire vacciner si on ne l'a pas encore fait, mais on encourage à le faire plutôt en anticipation.

Pr Olivier Épaulard, infectiologue au CHU Grenoble-Alpes

Si on est âgé, que l'on a des problèmes respiratoires ou cardiaques chroniques, il faut mettre un masque si on va dans des magasins ou si on se rend dans des endroits où d'autres personnes, du fait de la promiscuité, pourraient nous contaminer.

Certaines personnes sont-elles davantage sujettes à contracter la grippe ?

Tout le monde peut être touché par la grippe. On le voit bien chaque année, une grande partie de la population fait une grippe plus ou moins grave, y compris les enfants. Mais les personnes que l'on voit arriver aux urgences ou qui doivent être prises en charge en réanimation ont très souvent un problème de santé préexistant.

Chez ces personnes, la grippe vient déséquilibrer une pathologie préexistante et on se retrouve avec une aggravation, par exemple, des symptômes cardiaques ou respiratoires.

Y a-t-il d'autres virus qui posent problème ?

Comme chaque année, on a la saison du VRS, le virus respiratoire syncytial qui est connu pour donner la bronchiolite du nourrisson. Ce virus provoque des épidémies saisonnières en général à la fin de l'automne et on l'a vu passer cette année.

Il existe un vaccin, soit pour les femmes enceintes de manière à protéger leur enfant à la naissance, soit un vaccin pour les personnes de plus de 75 ans pour les protéger contre des formes potentiellement graves de l'infection.

Par ailleurs, on a une maladie qu'on connaît bien maintenant, la Covid-19. On continue à avoir, chaque année, deux ou trois pics. Actuellement, le virus n'est pas au premier plan mais il y a toujours beaucoup d'intérêt pour les personnes fragiles ou pour celles de plus de 80 ans à être vaccinées.

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