Après la mort du hockeyeur Adam Johnson, Grenoble va devenir la première équipe de Ligue Magnus à imposer le port du protège-cou à ses joueurs. Les Brûleurs de Loups ont pu prendre leurs marques à l'entraînement avec cette nouvelle protection. Un équipement qu'ils ont dû porter de manière systématique dans les catégories jeunes.
Ce vendredi 24 novembre, contre Chamonix, les Brûleurs de Loups s’apprêtent à jouer leur premier match avec un protège-cou. Le club de Grenoble a décidé de rendre son port obligatoire après le drame survenu lors d’un match en Angleterre, fin octobre. L'Américain Adam Johnson est mort à la suite d'un accident, victime d'un coup de patin à la gorge.
Depuis, le manager général de l'équipe grenobloise, Jeff Dufour, explique la réaction dans le monde du hockey sur glace : "Le mot d’ordre, c'est la protection des joueurs. On l’a vu dans d’autres championnats. C’est pour ça qu’on a décidé de le rendre obligatoire pour tout le collectif. C’est leur métier, il faut s’assurer que tout est mis en place pour qu’ils soient protégés du mieux possible."
Avant ce drame, les joueurs et leur entraîneur évoquent de précédents épisodes qui n'avaient pas mené à cette issue fatale. Le protège-cou est pourtant une protection obligatoire dans les catégories jeunes. Pour s'équiper intégralement et être protégé de la tête aux pieds, la dépense, en moyenne gamme, s'élève à près 1 000 euros, informe un vendeur dans un magasin spécialisé.
Une fois professionnels, les joueurs peuvent l'enlever, comme l'explique Jonathan Racine, défenseur des Brûleurs de Loups : "J’ai déjà joué avec, de mes 6 à 19 ans. Quand je suis arrivé professionnel, je l’ai enlevé."
On a eu de la chance avec notre partenaire fournisseur d’en avoir. Dès que j’ai vu ça, j’ai anticipé.
Libert Willy, responsable matériel des Brûleurs de Loupsà France 3 Alpes
Après la mort d'Adam Johnson, c'était une évidence pour le défenseur de le reporter. "C’est sûr, c'est un gros changement, car on n’a pas l’habitude de porter." Mais ça ne le dérange pas "beaucoup", considérant que cela peut sauver une vie.
Le club isérois va être le premier club de la Ligue Magnus à prendre cette décision, notamment grâce à la réactivité de son responsable matériel, Libert Willy. "Le jour où on a appris ça, tout le monde a eu peur, que ce soit les dirigeants, les joueurs. On a eu de la chance avec notre partenaire fournisseur d’en avoir. Dès que j’ai vu ça, j’ai anticipé."
Il a ainsi pu équiper l'équipe professionnelle, le centre de formation ainsi que son club partenaire de Chambéry. Jeff Dufour ajoute que d'autres sujets de protection font également parler, comme le port de la pleine visière. Il évoque un certain nombre "d'incidents aux yeux". Pour lui, la priorité est de donner la sécurité maximale aux joueurs.
Le port du protège-cou est désormais imposé aux Brûleurs de Loups, en match ou l'entraînement. D'autres équipes devraient bientôt suivre leurs pas. La Fédération française de hockey sur glace prévoit de rendre cet équipement obligatoire à partir de la saison prochaine, selon les stocks disponibles.