Une vaste campagne de dépistage du VIH à l'échelle régionale touche à sa fin, ce dimanche 17 octobre. L’objectif a notamment été de relancer la dynamique de recours au dépistage après une baisse de 10 % des sérologies entre 2019 et 2020, du fait de l’épidémie du Covid-19.
Une vaste campagne de dépistage du VIH, des hépatites et IST touche à sa fin, ce dimanche 17 octobre. À l'échelle régionale, l'ARS et les Corevih (comités de coordination régionale de lutte contre le VIH), avec de nombreux acteurs locaux, ont organisé plus de 150 actions de dépistage et de prévention pendant une dizaine de jours.
Des dépistages gratuits et sans ordonnance du VIH et des hépatites virales B & C ont été au programme à l'occasion de l'expérimentation nationale "au labo sans ordo". En France, les tests en laboratoire restent payants si aucune ordonnance n'a été délivrée. Or, 90 % des dépistages du VIH et des hépatites sont effectués en laboratoire.
Redonner une dynamique
La campagne a surtout permis de redonner une dynamique à ces dépistages : "Il y a eu un fort relâchement lié à l'épidémie de Covid-19. Il ne faut surtout pas banaliser ces choses-là. Vivre aujourd'hui avec une maladie sexuellement transmissible, ce n'est pas anodin, ça peut avoir des conséquences encore graves", rappelle Nicolas Roquigny, biologiste médical à Saint-Marcelin.
"On estime à 24 000 personnes le nombre de personnes, en France, qui ne se savent pas séropositives."
En 2020, le nombre de dépistages, et donc de dépistés, a chuté. Près d'1 million de tests en moins ont été effectués en France.
"Toute cette opération a une valeur plus importante cette année. Il faut dépister. (...) On estime à 24 000 personnes le nombre de personnes, en France, qui ne se savent pas séropositives", indique Sylvie Vanderschilt, vice-présidente du Corevih Arc Alpin.
Des associations pour un dépistage gratuit
Certaines associations luttent activement contre les infections sexuellement transmissibles (IST). En Isère, c'est le cas de "Prométhée Alpes Réseau". Deux fois par mois, l'association s'installe dans la structure Point d'eau, à Grenoble. L'occasion de rendre accessible le dépistage du VIH à des personnes en situation de grande précarité sociale.
"C'était une opportunité pour moi en passant ici. J'ai vu qu'ils faisaient un dépistage. Je me suis dit pourquoi pas, compte tenu du fait que j'ai été en contact avec le virus il y a une trentaine d'années", raconte un patient, qui a souhaité préserver l'anonymat.
En face, Coralie Horlon, chargée de prévention pour le réseau Prométhée, lui prélève une goutte de sang : "Les médecins généralistes ne prescriront pas automatiquement un dépistage. Il faut que ce soit sous condition de certains états de santé ou sur des bilans pré-opératoire. Mais ça ne concerne pas l'ensemble de la population. Encore faut-il que l'ensemble de la population ait accès à un médecin traitant."
Aujourd'hui, un test sans ordonnance coûte entre 17 et 25 euros, selon les laboratoires. Un projet de loi, présenté en commission à l'Assemblée nationale le 11 octobre dernier, pourrait rendre gratuit le dépistage du VIH en laboratoire, dès janvier 2022.