"Je ne suis pas sûr qu’il ait lieu l’année prochaine" : pourquoi l'avenir du Street Art Fest Grenoble est menacé

C'est l'un des plus grands festivals de street art en Europe. L'édition 2024 du Street Art Fest Grenoble a mal commencé. Le BOMB, grande nouveauté de cette 10e édition prévue ce week-end, a été annulé à la dernière minute. En cause : des difficultés de trésorerie qui mettraient en péril l'avenir du festival, selon son organisateur.

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Le Street Art Fest Grenoble 2024 n'a pas démarré sous les meilleurs auspices. Space Junk, l'association organisatrice d'un des plus grands festivals de Street Art en Europe, a fait savoir ce vendredi 24 mai, que le premier évènement programmé intitulé "BOMB", prévu les 25 et 26 mai, était annulé "en raison de circonstances indépendantes de [sa] volonté". "Des facteurs imprévus et incontrôlables nous obligent à prendre cette décision difficile", a expliqué l'organisateur par voie de communiqué.

Lors de l'inauguration de cette 10ᵉ édition, le directeur de Space Junk, Jérôme Catz, a indiqué que des difficultés financières menaçaient l'avenir du festival, évoquant notamment une baisse des subventions allouées par la Métropole et la Ville de Grenoble, selon une information du Dauphiné Libéré, confirmée par France 3 Alpes. 

"On ne finance pas une association pour qu’elle fasse des bénéfices"

Le budget annuel de l'évènement est de 500 000 euros. Dans le cadre de l'organisation du festival, Space Junk reçoit chaque année des subventions de la part, entre autres, de la Métropole Grenoble Alpes et de la Ville de Grenoble.

Pour l'édition 2024, l'association a ainsi perçu 10 000 euros de la Métropole, contre 50 000 euros les années précédentes. L'aide de la Ville s'élève pour l'instant à 25 000 euros. "Elle a déjà pu monter à 40 000 euros par le passé", explique Olivier Bertrand, adjoint en charge de l'évènementiel à la mairie de Grenoble .

Pour fixer le montant de l'aide annuelle allouée aux associations, ces deux collectivités mènent un audit de gestion commun, "sur la base des documents fournis par l’association", précise Pascal Clouaire, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole, en charge de la culture.

"L’année dernière, l’association était en situation excédentaire de plusieurs centaines de milliers d’euros. Space Junk a été prévenue que le montant de la subvention serait ajusté, poursuit le responsable. On ne finance pas une association pour qu’elle fasse des bénéfices, mais pour qu’elle puisse organiser le Street Art Festival."

"Je ne suis pas sûr qu’il ait lieu l’année prochaine"

Du côté de la Ville, même réponse. "Je pense qu’il y a eu une incompréhension, fait savoir Olivier Bertrand. L’association a été excédentaire en 2022, grâce à la réalisation d'une œuvre sur l’autoroute A480, d’un montant de plusieurs centaines de milliers d'euros. En 2023, même si l'organisation du festival a été déficitaire, cette somme n'a pas pu disparaître d'un coup."

Des baisses de financement qui ne sont pas à l'origine de l'annulation du BOMB, mais qui pèsent sur l'avenir de l'association, selon Jérôme Catz. Concernant le BOMB, Jérôme Catz explique que "l'évènement allait être une perte quoi qu'il arrive". "Le public n'a pas répondu là où on l'espérait : nous avons fait 130 préventes sur 500 places disponibles. Si on le maintenait, on aurait eu une perte de 70 000 euros. Même si on avait fait complet, on aurait été déficitaires de 30 000 euros."

Une somme trop lourde à supporter pour l'association, qui aurait pu "être mise en péril". "Je suis déçu, je ne suis pas content. Pour l’instant l’important, c'est que la structure survive, que le festival se fasse, a déclaré le directeur du Street Art Festival. Je ne suis pas sûr qu’il ait lieu l’année prochaine."

"Il faut qu’on regarde ensemble pour comprendre ce qu’il s’est passé, estime pour sa part Pascal Clouaire. Nous sommes à l’écoute. Il n’y a pas de raison que la collaboration ne se poursuive pas. Nous avons une relation de bonne entente."

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