Ils sont 8 à postuler pour succéder à Richard Ferrand à la tête des députés LREM. Parmi eux, Jean-Charles Colas-Roy, député de l'Isère, à la fibre écolo.
8 candidats tenteront demain, mardi 18 septembre 2018, de succéder à Richard Ferrand, à la tête des députés La République en Marche à l'Assemblée nationale. Autant d'hommes que de femmes, une majorité de nouveaux en politique et des profils souvent entre économie et finances. Parmi eux, le député de l'Isère Jean-Charles Colas-Roy.
Le député de l'Isère, 40 ans, effectue son premier mandat. En 2004, il a co-fondé une société dans le conseil en efficacité énergétique, puis en 2016 bâti un projet autour de l'autopartage des véhicules propres.
Encarté au PS jusqu'en 2014, il a rapidement rejoint En Marche. Soutien de Barbara Pompili dans la course au Perchoir la semaine dernière, la présidente de la commission du Développement durable soutient à son tour cet élu "qui tient bon dans l'adversité".
Les autres candidats :
- Roland Lescure, le manager : député des Français d'Amérique du Nord, ce polytechnicien de 51 ans préside la commission des Affaires économiques de l'Assemblée. Demi-frère du journaliste Pierre Lescure, il a travaillé dans le public (Bercy, Insee) avant de faire carrière durant vingt ans dans la gestion d'actifs, notamment comme numéro 2 du deuxième plus important fonds de pension du Canada.
Séduit par Dominique Strauss-Khan, ce fils d'un journaliste à L'Humanité et d'une syndicaliste CGT avait pris très brièvement sa carte au PS en 2006 pour la primaire socialiste. Il a démissionné de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour faire campagne en 2017, "réenchanté" par Emmanuel Macron. Bien qu'étiqueté "libéral" par certains députés LREM, il cultive une image "ni de gauche, ni de droite" et est salué comme "un vrai gestionnaire d'hommes et de femmes".
- Gilles Le Gendre, le dauphin :
Proche de Richard Ferrand, le député de Paris est un des vice-présidents et porte-parole actuels du groupe LREM. Membre de la commission des Finances, cet ancien journaliste et entrepreneur de 60 ans s'est engagé en politique après une carrière dans la presse économique et la création de plusieurs sociétés de conseil.
Libéral convaincu et marcheur dès mi-2016, il emporte sa circonscription face à l'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, puis oeuvre au Palais Bourbon à la structuration du jeune groupe majoritaire. M. Le Gendre a remplacé à plusieurs reprises Richard Ferrand aux réunions du groupe, où il s'est taillé une image de rassembleur. "Très apprécié", il s'est "positionné de longue date", observe un "marcheur".
- Brigitte Bourguignon, l'aile gauche :
Ex-socialiste âgée de 59 ans, la députée du Pas-de-Calais (2e mandat) et présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée fait figure de candidate de l'aile gauche. Rattachée tardivement à En Marche en 2017, cette ex-prétendante au Perchoir de l'Assemblée face à François de Rugy a souvent plaidé pour un rééquilibrage politique. "Nous entrons dans une nouvelle phase du quinquennat", s'est-elle félicitée après l'annonce du plan pauvreté la semaine dernière.
- Amélie de Montchalin, l'experte du budget :
Membre de la commission des Finances où elle officie comme coordinatrice ("whip") des députés LREM, l'élue de l'Essonne de 33 ans est devenue un pilier de la majorité pour l'examen du budget. Issue de la droite, dotée d'un brillant CV mêlant grandes écoles, banque et assurance, elle a rejoint Emmanuel Macron en 2016, séduite par son engagement européen et le côté "start up" entrepreneurial d'En marche.
- Laetitia Avia, l'avocate :
Issue d'une famille modeste du Togo installée en Seine-Saint-Denis, la députée de la 8e circonscription de Paris âgée de 32 ans est passée par Science Po via les conventions d'éducation prioritaire. Elle est devenue avocate d'affaires et militante pour l'égalité des droits. Elle rejoint En marche dès sa création en 2016. Depuis 2017, elle siège à la commission des Lois du Palais Bourbon et est devenue porte-parole du mouvement.
- Perrine Goulet, pro-nucléaire :
La députée de la Nièvre âgée de 40 ans, jusqu'alors novice en politique, a fait carrière à EDF où elle a notamment travaillé à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher). Membre du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) depuis 2017, elle a fait l'objet d'une plainte de Greenpeace après avoir suggéré en commission à l'Assemblée de "tirer" lors d'intrusions dans les centrales nucléaires.
- Rémy Rebeyrotte, ex-élu local :
Ancien socialiste, ce député de Saône-et-Loire de 52 ans, élu au Palais Bourbon depuis 2017, met en avant ses "près de trente ans d'expérience comme élu local, départemental et régional", notamment en tant qu'ancien maire d'Autun.