Au cours de son mandat, Eric Piolle devrait effectuer plusieurs stages en immersion dans des services publics et des entreprises de la région grenobloise. "Un moyen de mieux comprendre le quotidien des gens", confirme son administration, tandis que l’opposition lui reproche de "manquer à son devoir élémentaire de maire".
Des stages d’un mois, dans un EHPAD ou encore dans un centre de gestion de déchets. L’équipe d’Eric Piolle peaufine encore ce nouveau projet d’immersion, qui devrait être réalisé "au cours du mandat". "Le maire souhaite mieux se rendre compte du quotidien des personnes qui travaillent dans le service public, confirme son administration. Il pense que les responsables politiques sont parfois trop éloignés des réalités de terrain".
Ces immersions seront effectuées dans d’autres villes de la région grenobloise, pour éviter les liens hiérarchiques entre le maire-stagiaire et les agents qui l’accueilleront. Pendant ces stages à temps complet, le premier édile déléguera les affaires courantes à ses équipes.
J’ai envie de lui dire que s’il n’a plus envie d’être maire, qu’il démissionne.
Cécile Cenatiempo, conseillère municipale (PS) d'opposition
Révélée par nos confrères de RMC, l’information fait réagir l’opposition grenobloise. "Je suis choqué qu’il annonce faire des séjours d’un mois hors de la ville à un média national et non aux Grenoblois, s’indigne Alain Carignon, ancien maire de la commune et conseiller municipal (LR) d'opposition. Pour moi, il est dans l’impossibilité de faire face aux Grenoblois après sa condamnation pour favoritisme et la hausse des impôts. Il manque à son devoir élémentaire de maire".
De son côté, Nicolas Pinel, conseiller d'opposition (UDI), invite d'ores et déjà le maire à "participer à un stage en immersion" dans l'EHPAD qu'il dirige, à Saint-Martin-d'Hères."Il vous suffira ainsi de traverser la rue de la ville dont vous êtes maire, vous y retrouverez de nombreuses familles grenobloises et pourrez ainsi vous confronter au plus près à toutes les problématiques vécues dans nos établissements" ironise-t-il dans un communiqué.
"Je suis effarée, car une fois de plus, Eric Piolle a ses priorités, et ce n’est pas Grenoble, renchérit Cécile Cenatiempo, conseillère municipale (PS) d'opposition. On parle de trois mois à temps complet pendant lesquels il ne sera pas là pour les Grenoblois. J’ai envie de lui dire que s’il n’a plus envie d’être maire, qu’il démissionne. S’il veut comprendre les gens, il n’a qu’à aller dans les fêtes de quartier ou les assemblées générales des associations et discuter avec les Grenoblois. Je comprends la volonté de lutter contre l’image de déconnexion des élus, mais cette démarche appartient au candidat Piolle et non au maire."
Des ambitions présidentielles qu’Eric Piolle semble assumer. Selon nos confrères de RMC, le maire se verrait comme "un potentiel candidat de la gauche à la présidentielle de 2027". "On ne peut pas faire de politique sans se voir reprocher d'être démagogue", a-t-il déploré en réponse à ses détracteurs grenoblois.