Maladie de Crohn, rectocolite hémorragique : une clinique de l'Isère à la pointe de la prise en charge des pathologies de l'intestin

La clinique des Cèdres d'Échirolles, dans la banlieue de Grenoble, vient d'être récompensée par l'Agence régionale de santé pour son service entièrement dédié aux maladies inflammatoires chroniques de l'intestin. Un service dont peu de cliniques sont dotées en dehors de l'Île-de-France.

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La clinique des Cèdres, située près de Grenoble, dispose d'un service dédié au traitement et suivi des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). Un service unique hors région Île-de-France et pour lequel la clinique a reçu un prix de l'Agence régionale de santé.

Ici, les patients viennent principalement pour des cas de rectocolite hémorragique, une inflammation de la muqueuse intestinale, et pour la maladie de Crohn. Cette dernière concerne près de 300 000 personnes en France.

Diagnostiquée il y a 31 ans pour Crohn, une patiente se rend tous les quinze jours à la clinique pour une hospitalisation d'une journée entière. Installée dans une chambre, elle reçoit une perfusion d'une demi-heure, sous contrôle régulier d'une infirmière spécialisée.

Un cas pour 1 000

Quand elle était adolescente, la maladie était peu connue. "On m'a opérée de l'appendice puis on m'a dit que c'était psychologique alors j'ai été traitée par antidépresseurs jusqu'au moment où l'on m'a enfin diagnostiquée", résume-t-elle. Aujourd'hui, elle est prise en charge par une équipe pluridisciplinaire qui compte notamment des psychologues et des praticiens de médecine douce pour détendre les patients.

Cette approche dite "holistique" est plébiscitée par le responsable du service et les patients. "C'est une maladie qui nous ronge de l'intérieur et avec laquelle il est difficile de vivre une vie quotidienne", confie-t-elle. Les douleurs sont chroniques et irradient dans son corps. "Le personnel prend le temps, je me sens écoutée", ajoute-t-elle. La prise en charge psychologique est primordiale, les malades de l'intestin souffrant souvent d'anxiété.

"Pandémie" d'inflammations

Le service dispose aussi d'endoscopes de pointe, la modernité des caméras aide à vérifier avec précision la cicatrisation des muqueuses. Des prélèvements sont obligatoires pour vérifier le degré d'inflammation des organes et pour mieux prendre en charge les traitements à venir. "Le propre de la maladie de Crohn est d'affecter l'ensemble de la muqueuse digestive, de la bouche jusqu'au gros intestin, on va donc explorer les organes", précise Marc Girard, gastro-entérologue. Environ 200 examens sont réalisés chaque semaine au bloc.

Le traitement administré est suspensif, il peut faire disparaître les lésions conséquentes de la maladie de Crohn. "Avec le traitement, les patients peuvent reprendre une vie normale et c'est notre but", complète Nicolas Mathieu. Toutefois, l'arrêt des médicaments peut entraîner des récidives.

Actuellement, la maladie de Crohn concerne une personne sur 1 000. Mais de plus en plus de personnes concernées par les maladies inflammatoires de l'intestin. "Selon les projections des dix prochaines années, dans certaines régions du monde, une personne sur 100 aura une maladie inflammatoire chronique de l'intestin. Prendre en charge ces patients est un enjeu monumental", explique le professeur Nicolas Mathieu, à la tête du service. Pour lui, l'environnement explique majoritairement cette "pandémie" de maladie inflammatoire.

Ainsi, une équipe française a révélé que l'augmentation des cas de maladie de Crohn dans le nord de la France, chez les enfants, les adolescentes et les jeunes femmes, serait due à des facteurs comme le tabagisme ou l'alimentation ultratransformée. Des pistes à explorer pour essayer de mieux traiter ces maladies invalidantes et préparer les services des hôpitaux à recevoir davantage de patients.

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