Menaces de démissions et dialogue de sourds : l'ouverture de la dernière station de ski du Trièves compromise ?

La petite station de Gresse-en-Vercors tente de trouver un compromis entre économies et investissements nécessaires pour maintenir l’activité en hiver. Mais la stratégie à adopter créé des tensions entre la mairie et le comité d’exploitation. Quatre administrateurs menacent de démissionner à quelques mois de l’ouverture de la saison.

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La municipalité de Gresse-en-Vercors est face à un choix cornélien pour l'avenir de sa station de ski, menacée par le réchauffement climatique. Faut-il continuer à investir dans cette station de moyenne montagne ? Ou faire d’autres choix stratégiques et plus durables ?

Perché à 1 250 mètres d'altitude, le site souffre régulièrement du manque de neige. Depuis des années, la commune renfloue les caisses des remontées mécaniques. Mais la nouvelle équipe municipale souhaite changer de stratégie budgétaire et faire des économies.

"On a mis deux ans pour admettre cette idée qu’un modèle d’exploitation adapté à une station de moyenne montagne nécessite de la flexibilité, explique Jean-Marc Bellot, maire de Gresse-en-Vercors. La flexibilité, c’est par exemple de fermer lorsqu’il y a peu de neige et peu de monde. Et d’ouvrir lorsqu’il y a du monde et de la neige. Mais cela pose question, et on nous a accusés de vouloir fermer la station et de faire de la décroissance."

En août dernier, le collectif Vercors Trièves avait en effet lancé une pétition pour demander le maintien de la dernière station de ski du Trièves "qui fait encore vivre de nombreuses familles".

Un choix politique

Pour le maire, il n’est pas question de fermer la station. Mais il souhaite assainir ses finances, épinglées par la Chambre régionale des comptes. C’est dans cette optique d’économies que l'ancien directeur des remontées mécaniques a été remplacé par un consultant, quatre fois moins cher, mais dont le travail est remis en cause par Gilles Apeloig, l’un des administrateurs de la station.

"On est une petite station, très peu de gens nous connaissent, même à Grenoble. Il y a un gros travail à faire en termes de communication que notre nouveau directeur ne savait pas faire", regrette-t-il.

Face à ces critiques, le nouveau consultant veut démissionner, ce qui entraînerait le départ de quatre administrateurs sur sept. Un désaccord qui risque de perturber l’ouverture de la station, à quelques semaines de l'ouverture de la saison d’hiver.

"Aujourd’hui, on a des équipements touristiques comme la piscine et le cinéma pour lesquels la commune injecte 140 000 euros chaque année. C’est un choix politique : est-ce qu’on continue de soutenir la station de ski en injectant 100 000 par an, ou pas ?", interroge Gilles Apeloig.

"Ce qu’on met dans la station, on ne peut pas le mettre dans l’école ou dans les routes. C’est un choix que l'on fait", tranche le maire. Un dialogue de sourds qu’il faudra bien tenter de renouer pour assurer, malgré tout, l’ouverture des remontées mécaniques prévue 21 décembre.

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