Des habitants de Gresse-en-Vercors demandent des garanties à la municipalité pour que la petite station de ski maintienne son activité en hiver. Le maire évoque des difficultés liées au manque de neige mais assure que la station ouvrira bien ses remontées mécaniques en décembre.
C'est un appel qui commence à faire du bruit en Isère. Une pétition en ligne "pour que vive" la dernière station de ski du Trièves a réuni plus de 1 700 signatures en quelques jours. La liste de revendications émane du collectif Vercors Trièves, inquiet pour l'avenir de la station de Gresse-en-Vercors.
Selon ses adhérents, l'équipe municipale délaisse le ski au profit de la saison d'été. Ils demandent la mise en place d'une "politique tarifaire claire, raisonnée et d’actions de promotions, de commercialisations efficaces."
"Je suis là depuis quatre ans et je n'ai jamais ressenti de volonté forte de soutenir la station. Cela se traduit aussi par un manque de communication et de promotion criant ces dernières années", estime Olivier Bridelance, président de l'association pour la promotion et la défense des sports d'hiver. "C'est une station qui fait vivre des familles du Trièves", insiste-t-il.
La station de moyenne montagne, perchée à 1250 mètres d'altitude, souffre régulièrement du manque de neige. Elle a ouvert seulement 76 jours l'hiver dernier. "Il y a encore un avenir pour notre station sans négliger l'adaptation aux évolutions climatiques", soutient toutefois Bernard Freydier, secrétaire de l'association et maire de Gresse-en-Vercors entre 1977 et 1995.
"Nous avons un domaine très varié, petit, mais adapté à notre clientèle familiale avec beaucoup d'enfants. Nous avons un petit télésiège, neuf téléskis, un tapis. Sur les scénarios qui se préparent, on apprend qu'il est envisagé de fermer le tapis quelques jours en janvier", craint-il.
Lourd déficit
Fermer la station ou réduire la voilure n'est "pas un sujet", assure le maire de Gresse-en-Vercors, Jean-Marc Bellot. L'édile insiste toutefois sur la nécessité d'assainir les comptes de la commune, dans le rouge après deux mauvaises saisons et un déficit de 300 000 euros.
"A la fin de l'hiver dernier, on a eu la Chambre régionale des comptes sur le dos. On travaille avec eux pour essayer de redresser la situation. (...) On a réussi à faire baisser les charges d'exploitation de 30 %. Malheureusement, au lieu d'avoir des recettes entre 600 et 700 000 euros - ce qu'on avait -, on a eu des recettes autour de 300 000 euros. On est obligés de faire avec", explique Jean-Marc Bellot.
"Notre travail, c'est d'assurer le fonctionnement de la station mais également de réfléchir à l'après", résume le maire qui a sollicité le soutien de la communauté de commune du Trièves. La collectivité vient de lui accorder une avance sur trésorerie de 60 000 euros. De quoi, peut-être, apaiser les débats dans le village avant l'ouverture de la station prévue le 21 décembre.