Interrogée par le député isérois Olivier Véran sur la souffrance professionnelle au Centre hospitalier de Grenoble et d'autres établissements, la ministre de la Santé a dénoncé des "situations graves de harcèlement", annonçant qu'un rapport serait rendu public.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a dénoncé ce mardi 19 décembre des "situations graves de harcèlement au sein" du Centre hospitalier universitaire de Grenoble. Des situations qu'elle dit mises au jour dans un rapport commandé après le suicide début novembre d'un neurochirurgien de 36 ans dans l'établissement.
"Le CHU de Grenoble a fait face à une situation dramatique", a rappelé la ministre devant l'Assemblée nationale, après une question posée par le député de l'Isère Olivier Véran (LREM).
J'interrogerai peu avant 16h dans l'hémicycle la ministre de la santé @agnesbuzyn sur la situation au CHU de #Grenoble et au delà, sur les situations de souffrance professionnelle dans les hôpitaux.#QAG #DirectAN
— Olivier Véran (@olivierveran) 19 décembre 2017
"Dès que j'en ai été informée, j'ai diligenté le médiateur national Edouard Couty pour me faire un rapport de situation. Ce rapport, que je rendrai public, a permis de mettre en lumière des situations graves de harcèlement au sein de cet établissement", a annoncé la ministre.
"Encore aujourd'hui, les praticiens nous font remonter des difficultés, des tensions, la pédiatrie étant la dernière en date", a ajouté Agnès Buzyn, qui rencontrera "début janvier la directrice générale du CHU de Grenoble, le président de la commission médicale d'établissement et le doyen de la faculté de médecine".
Mme. Buzyn, qui a rappelé son "engagement contre toute forme de harcèlement à l'hôpital", a prévenu qu'elle n'accepterait "plus que" des personnes "harcelées soient obligées d'abandonner leur poste".
La mutation d'une clinicienne acceptée
Tout en ayant "accepté la mutation d'une clinicienne réputée de Grenoble dans un autre établissement avec son support de poste". Elle met toutefois en garde "le service qui verra un professionnel partir pour de telles raisons de harcèlement ne verra pas son poste sanctuarisé".
"Je porte une attention particulière à ce que le management, qui se focalise parfois sur la gestion économique et financière de nos hôpitaux, soit bienveillant et soit vigilant à l'humain, face à des équipes soignantes en très grande tension", a encore assuré la ministre.