Trois chercheur de Grenoble école de management (GEM) ont interrogé 2 600 personnes sur leurs habitudes alimentaires. Il en ressort que la majorité des individus sondés sous-estiment la réelle teneur en calories d'un plat froid. Une piste pour combattre l'obésité.
Une part de pizza froide vous semble moins calorique qu'une autre sortant du four et dégoulinante de fromage fondu ? Vous mangerez donc deux bouts de cette pizza froide plutôt qu'une seule portion de celle encore brûlante. C'est normal, car selon une étude menée par des chercheurs de Grenoble école de management (GEM) la température d'un plat peut fausser notre perception sur sa réelle teneur en calories. "Si on cuit un plat, cela peut changer son montant calorique. Mais il y aura exactement le même nombre de calories dans une une pizza qui sort du four puis dans la même pizza froide trois heures plus tard", raconte Amanda Pruski Yamin, co-auteure de l'étude, à France 3 Alpes.
L’étude menée par Amanda Pruski Yamim, Carolina Werle et Robert Mai, chercheurs à GEM, démontre que la majorité des participants pense, "souvent à tort" précisent-ils, qu’un plat chaud est plus nourrissant et donc plus calorique que le même plat servi froid. Ce trio a voulu se pencher sur cette problématique méconnue pour contribuer à la lutte contre les mauvaises pratiques alimentaires qui peuvent conduire à l'obésité.
Les études et expérimentations ont été réalisés auprès de plus de 2 600 adultes français, américains et brésiliens de tous âges. Sur ce panel, les auteurs ont observé que la perception erronée de la réelle valeur calorique d’un plat est constatée à la fois chez des consommateurs d'âges et de sexes différents, et même chez des consommateurs ayant des habitudes alimentaires plus ou moins saines.
Il vaut mieux ajouter un aliment chaud à une salade froide
"Dans la plupart des cultures, les aliments chauds sont considérés comme rassasiants et ont une part importante dans les repas principaux. Cette perception vient du fait que les êtres humains digèrent plus facilement les aliments chauds et qu’ils s’attendent à ce que les plats chauds soient plus savoureux. Ces deux facteurs sont profondément ancrés et peuvent expliquer cette fausse perception", explique Amanda Pruski Yamim, une des auteures de l’étude.
Amanda Pruski Yamim ajoute que "ces observations se révèlent essentielles pour les personnes qui ont des problèmes de poids et d'obésité. Une des solutions pour palier ce problème est par exemple d’ajouter un aliment chaud par exemple à une salade froide".
Les résultats démontrent également que les participants de cette recherche étaient prêts à payer 25 % de plus pour un aliment lorsqu'il était servi (ou simplement étiqueté) chaud.