Depuis ce jeudi 26 décembre, un immeuble menace de s'écrouler dans l'hypercentre de Grenoble. Treize personnes ont été évacuées face au risque d'effondrement. Une situation qui ne cesse de se répéter dans le centre ancien de la capitale des Alpes et qui inquiète les habitants.
Plusieurs craquements ont été perçus par une habitante du Vieux Grenoble ce jeudi 26 décembre. Après avoir vu apparaître une large fissure sur sa poutre, elle a donné l'alerte aux pompiers. Dépêchés sur place, les secours ont rapidement procédé à l'évacuation de trois logements de l'immeuble situé au 4 rue du pont Saint-Jaime.
Un immeuble évacué après un risque d'effondrement
Face au risque d'effondrement du plafond du troisième étage, la Ville de Grenoble a donc pris un arrêté de police générale afin de maintenir l'évacuation des habitants. Ces derniers ont été relogés par le biais de leur assurance ou par le bailleur social Actis.
Cela était une nécessité selon la municipalité car au-delà du plafond, c'est toute la bâtisse qui est fragilisée. "Que ce soit dans la cave l'année dernière côté est, que ce soit les fissures des façades, dans un linteau de fenêtre, ou que ce soit au 2e étage [...] cela m'inquiète" lance Nathalie Rubin, cheffe du service santé environnementale et habitat indigne à la Ville de Grenoble.
Au sous-sol, des étais ont été installés pour consolider l'immeuble. Un immeuble aujourd'hui abandonné par ses habitants. Sur le palier d'un appartement désormais vide, on peut retrouver encore quelques affaires personnelles, seules traces d'une récente occupation.
Afin de savoir s'ils pourront regagner leur logement, la mairie a mandaté un expert qui doit analyser l’ensemble de l’immeuble. Cela permettra notamment de comprendre l'apparition de ces nouvelles fissures. Est-ce la faute d'un manque d'entretien, qui est à la charge des copropriétaires ?
Un cas loin d'être isolé
Malgré nos sollicitations, ni le syndic, ni les occupants n'ont souhaité nous répondre. Pour autant, à Grenoble et dans le centre ancien, ce n'est pas la première fois qu'un tel problème survient. En janvier dernier, le risque d'effondrement d'un immeuble situé le long de l'Isère avait entraîné une coupure de la circulation pendant plusieurs semaines sur le quai de France.
"Ça fait un certain temps que l'on voit des immeubles... on a presque peur de passer dans la rue et que quelque chose s'effondre", confie une habitante du Vieux Grenoble.
Dans l'une des rues les plus anciennes de la ville, la rue Chenoise, plusieurs bâtiments sont fragilisés par le temps. Des travaux de rénovation ont notamment été menés sur un monument historique ayant des problèmes de structure.
Marie-Laure Brun vient d'ouvrir son café littéraire dans la même rue. Après l'évacuation ordonnée par les autorités, cette commerçante s'interroge sur la vétusté de son immeuble. "C'est censé être solide, imputrescible et durer très, très longtemps. Mais je m'aperçois qu'à plein d'endroits, c'est que du moellon. En tant que commerçante, mon immeuble me paraissait sûr. Aujourd'hui, je me pose des questions" livre-t-elle.
Habitants et commerçants de la capitale des Alpes ont en mémoire l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne survenu à Marseille en 2018. Huit personnes avaient perdu la vie.
En France, les signalements pour risques de périls ont explosé. À Grenoble, 2024 est une année record. Plus de 50 signalements ont été recensés.