"On ne sait jamais ce qu'on va trouver" : des colis mystères mis en vente dans une boutique éphémère à Grenoble

Une boutique éphémère installée à Grenoble propose à la vente, jusqu'à samedi, des colis mystères, jamais distribués ou réclamés. Les produits sont vendus au kilo, sans que les acheteurs ne sachent ce que renferme l'emballage.

Secouer, soupeser, palper pour dénicher la bonne affaire. Mais impossible d'en avoir le cœur net avant le passage en caisse. Une boutique éphémère vient de s'installer dans le centre-ville de Grenoble, à la Caserne de Bonne, proposant à la vente des colis mystères.

C'est-à-dire des produits achetés sur internet et renvoyés au transporteur, perdus ou refusés par les clients, toujours dans leur emballage d'origine. "Une amie a eu une tablette, donc c'est pas mal", assure Noëlle, une cliente, les bras chargés de colis. De l'informatique, du bricolage, des bijoux, des vêtements fabriqués en Chine... Tout peut se trouver à l'intérieur de l'emballage. Alors les clients se lancent dans une chasse au trésor à tâtons.

"Je pense que c'est des bagues. Il y a des petits cartons. Mais on ne sait jamais ce qu'on va trouver, je croise les doigts", suppose Ruth en secouant une pochette en plastique opaque. La chance lui a souri lors de sa dernière visite : une bague ornée d'une pierre précieuse, accompagnée de son certificat d'authenticité, était cachée dans l'emballage.

Une surprise à 14 euros le kg

"Même moi, je ne sais pas ce qu'il y a à l'intérieur", affirme le gérant du magasin Destock Colis, Cédric Pontier, qui achète ces colis à la tonne pour les revendre à partir de 14 euros le kg. Avant la loi anti-gaspillage de 2022, les colis perdus étaient détruits, provoquant un gaspillage estimé à 630 millions d'euros, selon le ministère de la Transition écologique.

"Maintenant, comme ils n'ont plus le droit, les plateformes de livraison stockent mais ça leur coûte de l'argent. Alors, ils revendent. C'est pas mal pour nous, et même pour les clients, selon ce qu'ils trouvent à l'intérieur. Et si le produit ne leur plaît pas, ils peuvent le revendre", ajoute Cédric Pontier dont la boutique accueille entre 500 et 800 clients par jour. Elle sera ouverte jusqu'au samedi 30 mars.

Revendre, c'est le projet de Nadia qui déballe ses achats devant le magasin. Elle espère s'y retrouver malgré un léger dépassement de budget. "J'en ai eu pour 58 euros donc je pense que ça va. Après, il faut voir... Ça, c'est inutile par exemple", plaisante-t-elle en sortant du colis un large pantalon argenté.

Et caché au fond du sac, un joli bracelet venu d'Inde. De quoi, peut-être, rentabiliser l'achat du colis mystère, ou remplir sa boîte à bijoux.

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