"On retrouve du temps de neurone" : reconversion, chômage... quelle vie après l’Assemblée pour les députés non réélus ?

Près d'un député sortant sur quatre n'a pas été réélu après la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier. La majorité d’entre eux étaient issus des rangs macronistes, comme les ex-députées iséroises Caroline Abadie et Marjolaine Meynier-Millefert. Pour l'émission Dimanche en Politique, elles racontent leur retour à la vie civile trois mois après le scrutin.

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Après avoir passé sept ans sur les bancs de l’Assemblée nationale sous la bannière En Marche, puis Renaissance, Caroline Abadie a subitement perdu son fauteuil en juillet dernier lors des législatives anticipées.

Ex-députée de la 8e circonscription de l’Isère, elle savoure aujourd’hui la quiétude de son quotidien. "Quand on a des week-ends, des nuits complètes et qu’on peut voir ses enfants tous les jours ça fait énormément de bien. On retrouve du temps de neurone disponible, alors que quand on est député, on est tout le temps sous pression", raconte-t-elle sur le plateau de France 3 Alpes, invitée dans l'émission Dimanche en Politique.

155 députés sur le carreau

Selon nos confrères du Parisien, sur les 155 députés non réélus après les élections, une centaine peine toujours à retrouver du travail. C’est le cas de l’ex-députée iséroise, qui était gérante d'une maison d’hôtes avant de se lancer en politique.

Aujourd’hui, elle évoque "des pistes" professionnelles sérieuses, mais reconnaît que sa position d’ancienne députée peut faire peur à certains employeurs. "La première question qu’on me pose en entretien, c’est si je compte retourner en politique, confirme-t-elle. Avec la menace d’une nouvelle dissolution d’ici un an, les employeurs ne veulent pas prendre le risque de recruter que pour une année. Mais moi je suis très claire, je ne compte pas repartir."

Au total, 70 députés issus du parti présidentiel sont restés sur le carreau après les élections. C’est aussi le cas de Marjolaine Meynier-Millefert, ex-députée de la 10e circonscription de l’Isère. En cas de dissolution, l’ancienne enseignante pourrait se laisser tenter par un nouveau mandat.

Mais pour le moment, elle aussi cherche toujours un emploi : "J’ai été enseignante, j’ai eu une entreprise, j’ai l’impression d’avoir eu sept vies ! Et puis, le fait d’avoir été députée ouvre des portes. On a acquis une expérience de dingue. Il ne faut pas avoir peur, mais se demander comment on peut être utile. Pour l’instant, j’apprécie ces deux mois de respiration".

Un chômage pour les ex-députés ?

Avec leurs collègues non réélus, les deux députées iséroises touchent pour l’instant une allocation de retour à l’emploi. "En 2017, un fonds a été créé avec une cotisation prise sur l’indemnité du député, qui permet pendant deux ans d’avoir un atterrissage en douceur", précise Caroline Abadie.

En fonction de l’âge du député, cette allocation est versée de 18 à 27 mois. "Son montant brut mensuel est égal à 57 % de l’indemnité parlementaire, soit 4 353,31 euros", peut-on lire sur le site de l’Assemblée nationale.

"C’est la partie la plus difficile de tout ce qu’on a vécu"

À l’issue du scrutin en juillet dernier, les 8e et 10e circonscriptions de l’Isère ont été remportées par deux candidats du Rassemblement National et affiliés. Si les deux députées gardent un souvenir ému de leurs mandats respectifs, cet épilogue reste "la partie la plus difficile de tout ce qu’on a vécu", selon Marjolaine Meynier-Millefert. "Le moment le plus difficile pour moi, ça a été la semaine d’attente entre le premier et le deuxième tour, renchérit Caroline Abadie. Dès le dimanche soir du premier tour, je savais que j’allais me désister pour faire barrage. Le RN est quand même passé mais je n’ai pas fait marchepied".

De retour à la vie civile, les deux ex-députées disent "ne pas en vouloir" au président de la République, qui a subitement dissous l’Assemblée. Ce qui ne les empêche pas de qualifier cette opération politique "d'objectif raté" pour Marjolaine Meynier-Millefert, et "d'une erreur à l’échelle de la nation" pour Caroline Abadie. "Je suis reconnaissante de la chance qu’il nous a donnée, mais je ne pense vraiment pas à lui tous les jours. Vraiment pas", conclut-elle en gardant le sourire. 

Retrouvez la suite de cet entretien dans l'émission Dimanche en Politique "La vie après l'Assemblée", présentée par Jordan Guéant, qui sera diffusée ce dimanche 20 octobre à 11h10 sur France 3 Alpes.

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