Au lendemain de l'opération burkini menée dans une piscine de Grenoble dimanche 23 juin, la droite et l'extrême droite n'ont pas tardé à exprimer leur opposition totale.
Une dizaine de femmes soutenues par l'association Alliance citoyenne se sont baignées avec un maillot de bain couvrant dans la piscine municipale Jean Bron de Grenoble, dimanche 23 juin. Une opération coup de poing pour "défendre la liberté de religion et leur liberté de femmes de couvrir ou de découvrir leur corps". Au lendemain de cette action, des représentants de la droite et de l'extrême droite ont exprimé lundi 24 juin leur opposition au port du burkini.
Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, a estimé sur Twitter que le burkini n'avait "pas sa place en France où la femme est l'égale de l'homme". "Laisser faire ces activistes islamistes à Grenoble comme partout en France c'est renoncer à la République. Je ne l'accepterai jamais", a ajouté le président de la commission d'investiture de LR.
"ça crée des grandes tensions"
"Il ne faut aucun accommodement avec le burkini", a estimé pour sa part sur Radio Classique Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, qui a récemment démissionné de LR, dénonçant "la provocation" des femmes qui ont fait irruption dans une piscine de Grenoble dimanche avec cette tenue. "On se baigne en maillot de bain pour des raisons d'hygiène", de "sécurité" et "d'ordre public, parce que voir des personnes se baigner en burkini, ça crée desgrandes tensions", a-t-elle expliqué.
Selon cette dernière, "si on acceptait le burkini, d'ici quelques années, toutes les jeunes filles des quartiers populaires se baigneraient couvertes, pour des raisons d'ordre moral et pour préserver leur réputation". Il faut "continuer à se baigner en maillot de piscine, pour laisser les femmes libres", a-t-elle insisté. Le Rassemblement national a dénoncé dans un communiqué une "provocation islamiste", qui vise "à revendiquer et imposer un communautarisme vestimentaire au même titre qu'est désormais exigée la mise en place d'un communautarisme alimentaire".
"Sous couvert de la défense de droits individuels et d'une prétendue lutte contre les discriminations, les organisations islamistes qui s'infiltrent dans toutes les sphères de la société, menacent nos libertés et sapent les fondements de notre démocratie en cherchant à imposer les prescriptions et le droit religieux dans la sphère publique", a estimé le parti d'extrême droite, qui demande "la dissolution (...) des organisations islamistes affiliées à la confrérie des Frères musulmans".
En mai, des femmes soutenues par la même association avaient conduit une action similaire dans la piscine Les Dauphins, soutenant les mêmes revendications.