Illustrateur jeunesse de profession et féru de musique, le Grenoblois Etienne Friess s'est lancé dans un projet mêlant ses deux passions. Un spectacle vivant entièrement improvisé qu'il voudrait voir évoluer sous forme d’atelier collaboratif avec des enfants.
En quelques traits, c’est tout un univers qui prend forme sous le crayon d'Etienne Friess. Des animaux aux accoutrements et aux expressions humanisées se dessinent sur sa planche. Ses esquisses, l'illustrateur tient à les réaliser à la main et non sur ordinateur. "J’aime bien le contact de l'aquarelle, de la gouache qui sont des matières vivantes. Elles permettent des accidents, parfois heureux, parfois plus malheureux", sourit Étienne Friess.
Pour ses personnages, il privilégie les animaux auxquels les enfants s’identifient plus facilement. Colère, surprise ou joie, chaque expression lui demande un travail de recherches conséquent. "Avoir une grosse culture de photos et de documentaires animaliers, ça m’aide, reconnaît-il. Et je fais des grimaces devant la glace pour travailler les expressions. Il ne faudrait pas qu'on me voie dessiner quand je fais des recherches de personnages…"
Son dernier livre, L’île au trésor de Stevenson, lui a demandé neuf mois de travail pour créer l’ensemble des illustrations. Les dessins ont été réalisés à la main, puis numérisés. "Je travaille toujours en grand format pour qu’à la réduction au format du livre, on ait plus de détails, que le trait soit plus fin", ajoute l'illustrateur grenoblois.
Une improvisation en dessin et en musique
En ce moment, il travaille sur une bande dessinée pour adultes. Mais le protagoniste reste un enfant, une petite fille de 11 ans, serial killer. "Quand on ne fait que de la jeunesse, on a envie d’aller vers l’adulte pour pouvoir traiter d'autres thèmes. Et je suis persuadé qu’après cette bande-dessinée, j'aurai envie de retourner vers la jeunesse", plaisante l'illustrateur qui se trouve aussi être musicien, avec dix années de conservatoire à son actif.
Étienne Friess s'est récemment lancé dans un projet de spectacle vivant mêlant ses deux passions. Tandis qu'Étienne dessine, son ami Ugo Hevin compose. Leurs deux performances sont complètement improvisées. "Le son que je fais va être parfois joyeux, parfois plus sombre et il va influencer son dessin. Moi aussi je suis influencé par le dessin. C'est ça qui est beau, on est sur un pied d’égalité", résume Ugo.
A terme, le musicien et l'illustrateur voudraient développer ce spectacle sous forme d’atelier collaboratif avec des enfants. Preuve que pour Étienne Friess, le monde des bambins n’est jamais bien loin.