Procès des "7 de Briançon" : manifestation à Grenoble contre la "répression de la solidarité" envers les migrants

Sept personnes étaient jugées en appel jeudi à Grenoble pour avoir facilité l'entrée en France d'une vingtaine de migrants. Une manifestation s'est tenue devant le palais de justice avant le début de ce procès devenu un symbole.

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Un rassemblement a été organisé jeudi 27 mai devant le palais de justice de Grenoble pour dénoncer la "répression de la solidarité" envers les migrants et les sans-papiers. Le même jour, sept prévenus comparaissaient devant la cour d'appel de Grenoble pour avoir facilité l'entrée en France d'une vingtaine de migrants.

En première instance, les "sept de Briançon" ont été condamnés à des peines allant jusqu'à quatre mois d'emprisonnement. Le tribunal correctionnel de Gap avait prononcé le 13 décembre 2018 une peine de six mois de prison avec sursis à l'encontre de cinq d'entre eux : deux Français, une Italienne, un Suisse et un Belgo-Suisse aux casiers judiciaires vierges. Les deux autres, des Français déjà condamnés par le passé - dont un est également poursuivi pour rébellion dans ce dossier - avaient écopé de douze mois de prison, dont quatre ferme.

 

"On entrave les humanitaires dans leur mission d'assistance"

Ce procès est devenu un symbole dans les Hautes-Alpes où les réfugiés affluent. "L'enjeu est de taille puisque c'est un des plus gros procès concernant la répression de la solidarité envers les personnes exilées. Leurs propres droits sont bafoués et on est confrontés à des mesures d'intimidation, de pressions qui peuvent aller jusqu'à des poursuites judiciaires, ce qui est vraiment le monde à l'envers", estime Michel Rousseau, membre du comité de soutien aux prévenus.

"On habite dans ces montagnes. C'est insupportable pour nous d'accepter que notre propre pays utilise les montagnes comme des cimetières pour empêcher les gens de venir", complète-t-il. Depuis quelques années, le col de l'Echelle, entre Italie et France, est devenu un point de passage. La solidarité s'est organisée pour porter assistance aux réfugiés. Et les associations de dénoncer la militarisation de la frontière.

"Depuis 2018, on subit une répression constante à la frontière, constate Agnès Antoine, coordinatrice du comité de soutien aux prévenus. Les humanitaires sont entravés dans leur mission d'assistance. C'est vrai en France, en Grèce, en Turquie, en Croatie. C'est partout pareil, on entrave les humanitaires dans leur mission d'assistance. C'est scandaleux (...) Ce qui se joue, c'est le rejet de l'autre. La déshumanisation d'une partie de l'humanité à qui on refuse le droit même de respirer."

 

Procès politique

En avril 2018, les sept prévenus participaient à une manifestation contre le groupuscule d'extrême-droite Génération identitaire. C'est dans ce cadre, alors que le cortège avait franchi la frontière franco-italienne, que le ministère public leur reproche d'avoir facilité l'entrée en France d'une vingtaine de migrants. Au terme du procès en première instance, les militants avaient dénoncé "l'extrême sévérité" des peines prononcées et "un coup d'arrêt" à "une plus grande humanisation du délit de solidarité" avant d'interjeter appel. L'un des avocats de la défense parle d'un procès politique.

"Ces jeunes gens payent une forme d'asymétrie de traitement des pouvoirs publics, c'est-à-dire, à l'époque, la bienveillance vis-à-vis de ce mouvement néofasciste (Génération identitaire, NDLR). Et en même temps, le soupçon permanent à leur endroit alors qu'ils mettent toute leur vie en jeu pour porter secours à des personnes en danger", estime Me William Bourdon, avocat de cinq prévenus. A l'heure de la publication de cet article, l'audience était toujours en cours. Des concerts de soutien ont lieu jusqu'à 20 heures aux abords du palais de justice.

 

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