Projet de loi immigration : "Claquage", "échec", des députées de l'Isère réagissent après la motion de rejet

Au lendemain du rejet du projet de loi immigration avant même son examen à l'Assemblée nationale, des députées de l'Isère constatent un "échec" du gouvernement. Pour Elodie Jacquier-Laforge (MoDem), le travail autour de projet de loi va se poursuivre.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le projet de loi immigration, porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, a été rejeté par l'Assemblée nationale avant même l'ouverture des débats ce lundi 11 décembre. Une motion de rejet, portée par Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a été adoptée par 270 voix contre 265.

Pour Elisa Martin (LFI), députée de la 3e circonscription de l'Isère, il s'agit d'"un élément de satisfaction". "Nous n'avons pas à assister, comme on l'a fait lors de la commission des lois, à quinze jours de propos xénophobes et racistes, qui recoupent l'image du clandestin, comme ils (le gouvernement) le disent, avec celui du délinquant", a-t-elle réagi ce mardi 12 décembre, avant les questions au gouvernement.

Cette motion de rejet a regroupé les voix de différents bords politiques allant de la Nupes au RN. La Première ministre a ainsi évoqué "une union sacrée" entre l'extrême gauche et l'extrême droite. "Il ne s'agit en rien d'une alliance. Les députés ont une liberté individuelle et complète de voter ce qu'ils souhaitent. Il n'y a aucune alliance", a rapidement balayé la députée iséroise.

"L'échec du gouvernement et de sa méthode"

Même son de cloche pour Cyrielle Chatelain, députée (EELV) de la 2e circonscription de l'Isère et présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale : "Nous avons voté pour notre motion de rejet qui se voulait en opposition à ce texte, car nous le trouvions mauvais pour différentes raisons. La gauche le trouvait inhumain, la droite voulait le durcir. Il n'y a pas de cohésion mais cela illustre l'échec du gouvernement et de sa méthode."

Cet échec est, selon elle, lié à une absence de dialogue : "Plutôt que d'engager un débat objectif, qui aurait pu permettre de construire un compromis exigeant avec des débats transparents, le gouvernement a finalement fait du marchandage. Il a espéré qu'en donnant un petit peu à tout le monde, il allait convaincre. C'est un échec : à force de faire le grand écart, le gouvernement s'est fait un claquage."

"Ce texte est mauvais car il reprend toutes les obsessions identitaires et fantasmes de l'extrême droite. Il allait rendre la vie difficile à des milliers de personnes qui vivent et travaillent en France. Ces personnes, de nouveaux arrivants en France, construisent la France d'aujourd'hui. Il faut que le gouvernement assume et rejette ce texte. En ce qui concerne Gérald Darmanin, c'est à lui de décider [s'il veut quitter le gouvernement, NDLR]. Personnellement, après un échec d'un an de travail, je serais partie. J'aurais constaté mon incapacité à remplir ma fonction", a-t-elle poursuivi.

Pas de "cohésion" dans le vote

Du côté de la majorité, le réveil a été difficile, comme le concède Elodie Jacquier-Laforge (MoDem), élue dans la 9e circonscription de l'Isère : "Non, je n'ai pas la gueule de bois parce que j'ai une consommation d'alcool très raisonnable. En revanche, j'ai bien conscience qu'il y a eu cette motion de rejet avec la complicité des Républicains. On a, selon moi, une majorité négative qui s'est construite, car, sur le fond, il n'y a pas eu de cohésion. Par contre, il y a eu une volonté de faire chuter le gouvernement et ce texte. Il y a eu une volonté de ne pas discuter de ce texte."

"Nous avons eu beaucoup d'amendements déposés de la part des Républicains ou des écologistes. On a eu, en tout, près de 2 500 amendements. Aujourd'hui, nous repartons avec la copie du Sénat", ajoute la vice-présidente de l'Assemblée nationale.

Ce mardi, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a annoncé que le gouvernement allait convoquer "au plus vite" un Commission mixte paritaire (CMP) "toujours dans une démarche pour débattre et chercher un compromis entre la majorité et les oppositions". "On cherche ce compromis parce qu'on considère que le texte est important", a affirmé celui qui a été élu dans la 1re circonscription de l'Isère avant de laisser son siège à sa suppléante Servane Hugues (Renaissance).

Cette CMP réunit à huis clos sept députés et sept sénateurs pour tenter de s'accorder sur une mouture du texte pour permettre d'aboutir à une version commune. Mais la majorité devrait passer sous les fourches caudines de LR pour arriver à un accord. Cette version commune devrait ensuite être votée au Sénat et à l'Assemblée nationale. Elle sera considérée comme "conclusive" si les 14 élus qui la composent parviennent à se mettre d'accord.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information