La saison s'achève prématurément au refuge de la Selle, situé à Saint-Christophe-en-Oisans, en Isère. Victime du changement climatique, l'établissement est contraint de fermer ses portes en raison d'un manque d'eau.
Le refuge de la Selle, situé à Saint-Christophe-en-Oisans, en Isère, à 2 673 mètres d’altitude, ferme ses portes à partir de ce jeudi 17 août. "Vous avez été nombreux à passer nous voir et on vous en remercie" écrit la gardienne du lieu sur les réseaux sociaux,
Les incessantes journées de canicule ont eu raison de notre ressource en eau.
Le refuge de la Sellevia Facebook
"Suite aux fortes chaleurs et manque de précipitations, nous n’avons plus d’eau au refuge" peut-on lire sur le site de l'établissement composé de 70 couchages.
"L'impact est énorme" réagit Frédi Meignan, le vice-président de l'association de protection de la montagne Moutain Wilderness. Selon lui, La Selle est l’un des trois premiers refuges des Alpes, "un lieu historique qui fait l’histoire de la montagne, de l’alpinisme et de la randonnée".
Trois refuges fermés en Oisans
En plus du refuge de la Selle, Frédi Meignan évoque la fermeture de deux autres établissements en Oisans : celui de la Pilatte, à 2 577 mètres d’altitude, fermé définitivement pour risque d’effondrement dû au retrait glaciaire ou encore le refuge du Châtelleret, fermé suite à une crue torrentielle dans la nuit du 29 au 30 juillet.
Nos comportements sont la cause de tout ce qu’il se passe.
Frédi Meignan, le vice-président de l’association Moutain Wilderness
"C’est sous nos yeux. Nous sommes tout petits sur Terre et on le sent en montagne… Mais nous sommes capables de tout péter. Il faut changer nos comportements et nos modes de vie" ajoute Frédi Meignan. L’ancien gardien de refuge est sous le choc. Il pense d’abord à ses confrères et consœurs "pour qui tout s’arrête", mais il envisage également l’avenir de l’activité en montagne et son accessibilité face au changement climatique et à la fermeture des refuges : "Tout le monde doit se mobiliser pour trouver des solutions (...) comment fait-on pour que les gens aillent en montagne ?" s'interroge le vice-président de Moutain Wilderness.
"Les pansements ne pèseront pas grand chose face à l'ampleur des crises environnementales qui arrivent. Les montagnes nous alertent, sachons les écouter" conclut l'ancien gardien de refuge dans un message publié sur les réseaux sociaux.